La suprématie occidentale est chancelante
Nous vivons la fin d’une époque. Pas seulement celle d’un hypothétique réveil arabe, au regard d’une actualité quelque peu satisfaisante, à voir l’attitude de l’Arabie Saoudite, le retour de la Syrie dans son giron, l’union du Parlement arabe pour reprocher au Parlement Européen sa résolution sur l’Algérie. Toutes ces prises de positions et ces événements politiques majeurs confirment la fin d’une ère qui aura été plus que difficile pour les peuples arabes.
Mais ce n’est pas tout. Et pour cause, nous assistons au décès d’une certaine manière de voir le monde. Vu d’Algérie, où les choses évoluent tellement vite que l’on ne sait plus faire la différence entre l’actuel et le traditionnel, le monde mue, change de peau. Nous pensons, nous autres Algériens qui, en un siècle, avons traversé une colonisation de peuplement, une guerre de libération, un socialisme spécifique, un capitalisme sauvage, et un terrorisme barbare, pour finir par expérimenter la démocratie responsable qui promet souveraineté et émancipation économique, savons reconnaître la fin d’une époque.
A tout point de vue, la suprématie américaine qui, il y a une décennie, était poussée à son extrême, semble s’émousser un peu, sous la pression des pays des Brics. D’où le désir de liberté des Arabes et la vassalisation scandaleuse des Européens. Cette évolution, inattendue, il y a quelques années et révélée au grand jour après l’échec des sanctions occidentales contre la Russie, consécutive à la guerre en Ukraine, n’en est pas moins imprévisible. On ne peut désormais plus deviner à court ou moyen terme ce qui va arriver à tel ou tel autre pays qui a le malheur d’être dans le viseur des Etats Unis. La redistribution des cartes en cours a fait émerger de nouveaux protecteurs qui « osent » tenir tête à Washington. Des pays qui tombaient comme des fruits mûres, les coups d’Etat sentant le fric à plein nez et les révolutions de couleurs, relèvent de l’ancien monde. Il serait néanmoins imprudent d’être affirmatif.
Le monde change, mais tout peut encore basculer d’un côté comme de l’autre. Il reste quelques traces de l’époque où l’on décernait des prix Nobel de la paix à des individus qui défendent les guerres de l’occident, où l’on fabriquait des opposants de bric et de broc pour les lancer tels des missiles destructeurs contre des peuples qui n’ont rien demandé. Cette période est peut être finissante, mais les tenants de l’impérialisme occidental ne baisseront pas les bras facilement. Ils fomenteront d’autres guerres et fabriqueront encore des leaders en carton. Il faut bien se rendre à l’évidence que les capitalistes du monde ont mis le monde à genoux. L’humanité ne veut plus de cette posture. L’époque à venir, les hommes et les femmes devront réapprendre à marcher sur leurs pieds. Ça ne sera pas facile, l’apprentissage durera longtemps, mais il y a une lueur : la suprématie occidentale est chancelante.
Par Nabil.G