EDITO

Droit vers le mur

Doucement mais sûrement nous allons vers cette quatrième vague tant redoutée de la pandémie de la covid-19. Nous n’en avons pas encore terminé avec ce maudit virus qui ne veut rien lâcher et qui est bien loin d’avoir dit son dernier mot.
Et pour notre malheur ici en Algérie, nous avons cette désagréable sensation d’aller vers cette quatrième vague totalement désarmés, ou tout au moins pas avec les armes nécessaires et indispensables pour affronter ce qui nous attend. Il ne faut pas se leurrer et croire que la situation sera gérable quand on sait que seulement 5 millions d’Algériens ont réalisé un schéma total de la vaccination, c’est -à -dire qu’ils ont reçu les deux doses du vaccin. Un chiffre qui reste insignifiant puisqu’il équivaut à un peu plus de 24% de la population.
En Europe où la cinquième vague frappe déjà durement, la plupart des pays ont une moyenne de 65% de leur population qui est vaccinée et parfois même bien plus, mais cela ne leur a, pourtant, pas évité de connaître une autre vague de l’épidémie. Cependant ce taux de vaccination leur permet d’avoir moins de cas graves et surtout moins de décès. Et c’est ce que nous avons échoué à faire en Algérie. La faiblesse de la vaccination pèsera tristement lourd lors dans le décompte final quand cette quatrième vague aura atteint son zénith.
Devant cet état de fait, il ne faut pas s’étonner de voir nos hôpitaux craquer face à la déferlante de cas qui s’annonce, et contre laquelle les spécialistes n’ont pas cessé d’avertir depuis de longues semaines déjà, mais sans succès. Quand on voit que les gens, non seulement refusent de se vacciner, mais s’entêtent à ne pas observer les gestes barrières pour ne pas choper le virus, on réalise à quel point nous sommes en déphasage avec la dangerosité de la situation.
Dans nos villes et villages, la population vit comme si la pandémie était derrière nous, alors que ce qui s’annonce est bien plus difficile que tout ce que nous avons connu jusque là. Aucune leçon ne semble avoir été tirée du dramatique été que nous venons de vivre. Et ainsi nous nous dirigeons droit vers notre perte, en continuant à refuser de nous vacciner et à ne pas observer un respect strict des mesures barrières, à commencer par le port du masque qui a pratiquement disparu de notre paysage quotidien.
Par Abdelmadjid Blidi

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