Pour «redonner une âme» à la ville…
Lors d’une réunion du conseil exécutif de la wilaya tenue la semaine dernière, le wali d’Oran, M. Saïd Sayoud, a exposé un plan pour la réhabilitation des grandes places publiques de la ville. Il s’agit, selon le responsable local de «redonner vie à ces espaces historiques» et d’en faire des lieux de rencontre et de convivialité pour les habitants et les visiteurs. Parmi les places devant être réaménagées figurent la place du 1er Novembre, , la place Tahtaha de Mdina Djdida, ainsi que la place de la Liberté à Sidi El Houari.
Soulignant encore une fois l’importance et la nécessité de préserver et de valoriser le patrimoine historique d’Oran, le wali a ordonné le recensement de tous les sites urbains concernés ainsi que l’évaluation des travaux nécessaires pour leur réaménagement. Cette annonce du wali concernant une nouvelle démarche de réhabilitation des grandes places publiques de la ville a été applaudie et très bien accueillie par des citoyens sur les réseaux sociaux qui jusqu’ici dénoncent l’état des lieux de ces endroits devenus tristes et moroses, envahis par les plaques de faux marbre et sans aucun mobilier urbain digne du statut de la ville.
La place de la grande poste, où les anciens retraités avaient leur bancs pour feuilleter leur journal acheté au Kiosque du coin, aujourd’hui disparu, car démoli pour de présumées raisons d’esthétique et d’embellissement, quelques anciens riverains installent des morceaux de cartons sur le sol pour se reposer au milieu du bruit et de la poussière du chantier de restauration du Grand Hôtel qui enregistre lui aussi un grand retard de livraison et se trouve d’ailleurs à l’arrêt depuis quelques semaines.
La placette face à la Cathédrale, devenue bibliothèque municipale, ne sert plus qu’aux parties de football organisées par les jeunes du quartier utilisant les poubelles en plastique de la rue voisine pour marquer les poteaux des buts. Une «confiscation justifiée» par l’absence totale du moindre élément urbain d’accueil et de convivialité de familles avec enfants et de personnes âgées.
Oran, écrivait Albert Camus en son temps, est «laide comme la pierre». Aujourd’hui encore, les murets en pierre sales et grisâtres qui délimitent de présumés carrés d’espace verts jaunis par le soleil et le manque d’arrosage, donnent à tout l’environnement une ambiance de tristesse, de malaise et de régression fatale devenue insupportable pour les Oranais amoureux et jaloux de leur cité. Et c’est sans doute pour cela que cette nouvelle annonce du wali en poste est saluée et applaudit pour son objectif et son contenu visant à la réhabilitation de ces places publiques par des travaux de restauration incluant également des améliorations visant à offrir un environnement plus convivial et attrayant. «Mieux vaut tard que jamais» lancent encore une fois les mauvaises langues locales…
Par S.Benali