Le lamentable état des lieux des zones d’activités
Lors de la dernière session des élus de l’APW, la Commission de l’investissement de l’Assemblée populaire de wilaya d’Oran a suggéré la création d’un organisme qui prendrait en charge la gestion des zones d’activités, tout en s’attachant à répondre aux préoccupations des investisseurs installés dans ces espaces spécifiques aménagés.
Dans son rapport, la Commission de l’APW a appelé les autorités locales à mettre en place les moyens financiers et humains permettant de résoudre les problèmes et les difficultés rencontrées par les investisseurs exploitant les zones d’activité, notamment en matière d’aménagement, de maintenance et de raccordement des installations aux différents réseaux.
Parmi les contraintes évoquées figurent notamment les raccordements indispensables aux réseaux d’eau potable, à l’électricité industrielle, aux rejets des eaux utilisées, et au traitement des rejets pollués.
Certaines zones d’activité implantées dans certaines communes, à l’image de celle de Boutlelis, restent pénalisées à ce jour par le manque d’eau, un problème qui nécessiterait une opération de raccordement à la conduite d’adduction d’eau du barrage de Beni Bahdel.
Cette zone d’activité nécessite également une action de désenclavement grâce à la réalisation d’un échangeur de jonction à la route nationale, ou d’un rondpoint sur cet axe routier important.
Dans plusieurs zones d’activités, notamment à Es-Senia, Oued Tlelat, Benfreha et Bethioua, les élus de l’APW membres de cette Commission ont déploré et dénoncé l’absence de systèmes d’épuration des eaux usées pour éviter la saturation et la très forte tension exercée sur les stations existantes sur le tissu urbain, et permettre ainsi aux investisseurs d’assurer l’épuration des eaux au sein même de leurs unités industrielles.
Bien d’autres points noirs ont été évoqués par la commission de l’APW, reprenant des préoccupations et des entraves rencontrées ici et là par des investisseurs installés dans ces zones d’activité.
Mais selon des observateurs avisés, cet état des lieux peu reluisant dans ces espaces dédiés à l’investissement ne date pas d’hier et reste même évoqué depuis des années par toutes les APW successives à travers des rapports aussitôt rangés et oubliés dans quelques tiroirs de la bureaucratie toute puissante.
Il y a plus d’une vingtaine d’année, un ancien chef de Daïra à Oran, aujourd’hui décédé, que Dieu ait son âme, avait un jour montré au chroniqueur un petit local où étaient rangées des dizaines de documents, dont des exemplaires de PDAU (plan d’aménagement urbain), des POS (plan d’occupation du sols) pour différents quartiers, des recommandations d’anciennes sessions des APW et APC successives, et même des avant-projets d’étude de faisabilité de certaines opérations d’aménagements urbains qui sont restés lettre morte.
Y compris des études d’aménagement ou de réhabilitation de zones industrielles ou d’activités, confiées le plus souvent à un bureau d’études de la wilaya, mais qui reflètent bien aujourd’hui le manque de rigueur et le déficit de maturation de tous ces projets.
La désinvolture et l’incompétence de certains anciens acteurs engagés dans les opérations d’aménagement et de gestion des zones d’activités ne pouvaient qu’amplifier les échecs et aggraver le lamentable état des lieux constaté depuis des années…
Par S.Benali