Croissance urbaine: les approximations porteuses d’échecs et d’inepties
Il est prévu d’élargir la consultation et l’examen du plan directeur d’aménagement devant orienter l’expansion de la commune de Bir El Djir qui sera soumis à l’examen des acteurs de la société civile dans les 15 jours suivant la session qui sera consacrée à l’étude du dossier et cela conformément aux instructions du wali d’Oran.
Selon les mêmes sources citées par la presse locale, le bureau d’études URBOR, a présenté des explications concernant les données nécessaires à l’examen des grandes lignes de la révision du plan d’orientation afin d’intégrer les communes d’Oran et celle de Bir El Djir qui représente une zone d’extension vitale au nord-est d’Oran. En soulignant la nécessité d’impliquer «les représentants de la société civile» dans l’examen final de cette étude avant son approbation, le wali d’Oran a tenu à s’inscrire dans la démarche de renforcement de la démocratie participative prônée avec vigueur depuis quelque temps par les gouvernants.
Il est vrai que de plus en plus d’acteurs sociaux, membres du mouvement associatif, prennent des initiatives pour dénoncer ici et là des violations aux règles d’urbanisation, notamment par des opérateurs-promoteurs privés, ainsi que l’occupation illégale de terres relevant du domaine agricole, maritime ou forestier. Mais en réalité, selon des observateurs avertis, cette révision du plan directeur d’aménagement et d’urbanisation ne saurait garantir à elle seule une sérieuse et juste maîtrise de la gestion du territoire et du foncier à travers les deux grandes communes concernées.
Quand on observe à quel point l’ancien PDAU d’Oran, élaboré initialement on ne sait pourquoi pas un bureau d’études domicilié à Saïda, n’a jamais été scrupuleusement respecté, on ne peut que douter de la capacité des gestionnaires et élus locaux à pouvoir empêcher les irrégularités, les erreurs, et surtout les dérives dans l’affectation des assiettes foncières et le choix des sites d’implantation des projets et infrastructures inscrites aux programmes du développement local. Notamment pour les opérations dites prioritaires devant répondre en urgence aux attentes et aux besoins des populations.
Plusieurs anciens architectes urbanistes oranais n’ont pas cessé de déplorer certaines inepties urbaines «commises» dans le choix «autoritarise» de certains sites d’implantation de projets, tels celui de la grande Mosquée d’Oran coincée entre un grand-point et deux axes routiers à grande circulation, de la zone dite «des sièges» dédiée aux grandes unités économiques et organes administratifs locaux et finalement affectée également à des opérateurs et autres spéculateurs privés. Ou encore le siège de la daïra, initialement prévu pour abriter l’APW, le tribunal de Cité Djamel, le siège de Naftal, et le musée du Moudjahid longeant le troisième périphérique devenu dangereux pour le public devant se rendre dans ces lieux. Ce n’est que des années plus tard, après plusieurs accidents et victimes décédées, que l’on a décidé de construire une passerelle dans cette zone urbaine truffée de paradoxes.
On pourrait citer également cette ancienne lubie urbaine dite de nouvelle d’Oran, « Wahran el jadida », devant être initialement implantée dans la région de Tafraoui au détriment du bassin agricole irrigué de la plaine de M’lata. Un “projet” réduit finalement à un grand pôle d’habitat collectif de plus de 50 000 logements dépourvu d’infrastructures sociales d’accompagnement. On n’aborde pas impunément la gestion de la croissance et de l’extension urbaine d’une grande ville avec des pratiques et des mentalités versées dans la seule culture du laxisme et des approximations souvent porteuses d’erreurs, d’échecs et d’inepties.. Ainsi va Oran.
Par S.Benali