Plein essor de la Promotion immobilière à Aïn El Türck : métamorphose séduisante du paysage urbain de la commune
Un ancien maire d’Aïn El Türck, du temps où commençaient à voir insidieusement jour, les immoraux centres de recasement, précurseurs du «Fewdaoui », a eu cette pertinente réflexion, consistant à savoir de ce que l’on veut faire de la commune : une station balnéaire touristique ou une cité dortoir ?
En son temps, la réflexion valait son pesant d’or et était même prémonitoire sur une situation future qui allait survenir des années après en termes de bidonvilisation avec tout son lot de points noirs, d’agglomérations entières de baraques sans hygiène, des campements dignes des favelas de Rio, des parties défavorisées de la ville caractérisée par des logements très insalubres et construits par les habitants avec des matériaux de récupération, une grande pauvreté et sans aucun droit ou sécurité foncière.
Il faut reconnaître que la conjoncture défavorable de l’époque, avait contribué grandement à la vague d’exode vers les grandes villes plus sécurisées, engendrant une augmentation préoccupante du nombre et de la proportion des personnes vivant dans des bidonvilles en périphérie des villes. Une situation inédite à laquelle devait réagir l’Etat pour l’éradication de ces établissements humains, et surtout œuvrer à restituer au citoyen sa dignité pour une vie décente dans un logement décent, comme en atteste le vaste programme de relogement, toujours en vigueur, déployé à l’échelle nationale par les pouvoirs publics algériens et qui se solde par une réussite prodigieuse et salutaire pour des millions de familles algériennes. Le pari étant en grande partie gagné, le logement promotionnel retrouve désormais sa place de choix dans la station balnéaire d’Aïn El Türck grâce à un investissement massif dans la promotion immobilière comme en témoignent ces centaines de résidences promotionnelles qui réhabilitent la contrée touristique avec sa vocation initiale et qu’encouragent les pouvoirs publics.
Il s’agit là aussi d’un autre pari, en passe d’ailleurs d’être soldé de succès, sous condition que soient respectées les lois de l’urbanisation. La qualité du logement s’étant nettement améliorée grâce à une technicité recherchée et un savoir- faire, modernisé et adapté mais également grâce aux exigences des pouvoirs publics en matière de construction, la commune d’Aïn El Türck renoue avec un tissu urbain moderne et contemporain, une urbanisation actualisée et nettement mieux agencée comparativement à l’image qu’elle renvoyait, quelques années auparavant avec cette nuée de points noirs qui la diabolisaient sur le plan esthétique et environnemental.
Certes, l’ancien maire d’Aïn El Türck dépositaire de la réflexion citée en haut, aurait imaginé ou plutôt souhaité voir la ville balnéaire préserver sa spécificité de maisons en tuiles rouges, un niveau d’élévation ne dépassant pas le R+1, mais c’était sans compter avec l’avancée de la technologie en matière de construction, notamment en hauteur et la transformation du mode de vie social. Aujourd’hui, le tourisme semble nécessiter une accumulation d’urbanité pour se développer, expliquent des experts même si dans certains cas, celle-ci peut paradoxalement mener à des trajectoires de sortie du tourisme. Aussi, l’urbanisation est un processus historique visant à promouvoir le rôle de la ville dans le développement de la société. Et malgré les réticences, injustifiées ou non, sur ce qui est considéré par certains, simples citoyens ou initiés, comme étant une invasion du béton, par cette poussée de résidences issues de la promotion immobilière, il n’en demeure pas moins que l’impact économique sur le développement régional, comme sur le tourisme local, est plus que rentable. Notamment, pour une commune dont les recettes fiscales sont faibles et qui ne peut tirer ses avantages fiscaux que de l’augmentation de la consommation qui a cette particularité de créer et maintenir l’emploi, la hausse du niveau de vie, l’innovation et la créativité humaine.
Karim Bennacef
