Oran Aujourd'hui

Pour une gestion rationnelle du territoire communal

Le grand quartier populaire de Hai Bouamama, avec ses nombreux bidonvilles et ses constructions illicites, connaît le plus fort taux de branchements illicites au réseau électrique. Un fléau à haut risque d’accident dénoncé par les organismes concernés. Les branchements illicites sont souvent difficiles à détecter visuellement par les agents de contrôle tant le réseau est encombré par les enchevêtrement de fils électriques. Les services techniques de Sonelgaz ont néanmoins réussi à recenser plus de 10000 cas de piratage de l’énergie électrique dans cette zone ouest de la ville d’Oran, constituée en grande partie de bidonvilles et de constructions illicites. Très souvent les techniciens de la sonelgaz sont mobilisés pour effectuer des réparations suite à des incidents causés par ces branchements sauvages qui provoquent des coupures de courant dans toute cette partie ouest de la ville abritant de grands sites d’habitat précaire comme ceux d’El Hassi, Coca, Rocher, Douar Tiartia, et bien d’autres. Malgré les efforts engagés par les pouvoirs publics pour l’éradication de l’habitat précaire et les centaines de bidonvilles rasés au gré des opérations de relogement, le fléau demeure persistant et ne cesse de gagner du terrain, accentuant la clochardisation et la régression urbaine. Et selon de récentes statistiques officielles citées par la presse locale, c’est encore une fois cette année, la daïra d’Es Sénia qui bat le record du nombre de baraques de bidonvilles implantées sur son territoire avec pas moins de 20 000 habitations précaires recensées. Soit la moitié du total des bidonvilles implantés dans les 26 communes du territoire de la wilaya. Des sites de baraquements sauvages qui constituent souvent un danger pour les occupants en raison de leur lieu d’implantation et des conditions d’hygiène inexistantes. Des dizaines de constructions précaires sont notamment érigées à côté des voies de chemins de fer, sous des lignes électriques à haute tension ou sur des terrains inondables et fragilisés en cas de fortes chutes de pluie. Depuis ces dernières années, les autorités locales ont pris l’initiative d’ester en justice les occupants illicites des terrains domaniaux, agricoles et forestiers dans l’espoir d’assurer une dissuasion préventive pour les candidats à la construction de bidonvilles. Mais on sait à quel point les pressions et les convoitises pour l’appropriation du foncier entretiennent le phénomène social, encouragé également par des réseaux de courtiers aux contours véritablement mafieux. Les autorités locales rappellent souvent que de grandes opérations de démolition de bidonvilles après relogement des habitants ont été réalisés des trois dernières années, notamment Sidi Chahmi, Aïn El Beïda,la CUMO, Sbika, Trig El Gaz, la ferme Khemisti ou encore une partie des bidonvilles de Ras El Aïn. Des opérations certes à saluer et à applaudir, mais qui constituent aussi, selon des observateurs avisés, des «appels d’air» importants pour des familles en quête de logement ou voulant se rapprocher de la grande ville pour des raisons diverses. La gestion rationnelle du territoire ne peut faire impunément l’impasse sur un bon nombre de facteurs économiques, démographiques et sociaux devant étre cernés et anticipés.

Par S.Benali

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