Oran Aujourd'hui

Tour du Châteauneuf: des paradoxes et des non-dits

L’histoire de la carcasse de l’hôtel Châteauneuf, qui devait à un certain temps être «récupérée» par l’APC d’Oran, pourrait constituer l’un des plus tristes scénario urbains rassemblant toutes sortes d’intrigues et de dérives où le laxisme, le gaspillage des deniers publics, et les inepties organisées n’ont d’égal que les dérives et l’impunité accordée à certains acteurs du vieux système de gestion locale aujourd’hui révolu.
On sait que cette carcasse qui nargue le regard des Oranais depuis un demi-siècle, n’a jamais pu être cédée ou vendue à un opérateur public ou privé en raison de la nature juridique du site qui relève du patrimoine historique devant être préservé.
C’était en tout cas l’argument principal avancé par les acteurs successifs chargés de résoudre ce dossier, posé en instance sur un bureau qui a vu défiler pas moins de 23 wali ! Plusieurs grands promoteurs dans le tourisme et l’ hôtellerie sollicités ces dernières années, ne trouvaient aucun intérêt à investir sur cette tour inachevée, à l’accès improbable, érigée juste à côté du palais du Bey, un site historique reconnu.
Même la grande Sonatrach avait, il y a quelque temps, retiré son offre pour l’implantation d’un hôtel de haut standing en cet endroit.
Au détour d’une visite de l’ancien défunt Président de la République à Oran, cette tour de béton a été cédée officiellement à la commune d’Oran pour un vague projet d’aménagement de locaux administratifs devant abriter les services municipaux.Un projet qui a bénéficié d’une enveloppe de trois milliards pour le financement d’une étude technique et architecturale plusieurs fois annoncée.
Avec le temps, beaucoup parmi des Oranais anonymes et les observateurs avisés se sont rendu compte du «cadeau empoisonné» offert à la Commune d’Oran, qui n’a jamais réussi à mettre sur rail ce projet d’aménagement et encore moins à le concrétiser.
Sans entrer dans les détails d’un dossier truffé de non-dits et de paradoxes et qui a déja fait couler beaucoup d’encre, il faut noter que bon nombre d’experts en urbanisme locaux avaient inlassablement soutenu l’idée de la démolition de cette carcasse hideuse qui défigure le centre ville plutôt que de la confier une mairie qui arrive à peine à faire face aux missions élémentaires liées à l’hygiène publique et à la maintenance urbaine.
On sait qu’en ce domaine sensible des études de réaménagement de vieilles infrastructures de béton, il est impératif de veiller au sérieux, à la compétence et au professionnalisme dans le choix des opérateurs à engager.
On se souvient que l’APC d’Oran avait il y a quelques temps annoncé avoir lancé un appel d’offres finalement déclaré infructueux.
En réalité, les bureaux d’études dignes de ce nom qui semblaient intéressés par le projet de transformation de la carcasse de l’hôtel Châteauneuf en siège administratif pour l’APC, ont été pour la plupart «refroidis » par l’ampleur et le poids des contraintes techniques et bureaucratiques qui pèsent depuis des lustres sur cette «erreur» urbaine commise dans une totale impunité.
Par S.Benali

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