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Mostaganem : la direction de la radio Dahra rend hommage au Moudjahid, Adda Benguettat, speaker de la radio «L’Algérie combattante»

A l’occasion de la célébration du soixante deuxième anniversaire du recouvrement de la souveraineté sur la télévision et la radio algériennes, qui coïncide avec le 28 octobre de chaque année, la direction de la radio locale « Dahra » a organisé, lundi dernier, une cérémonie d’hommage au défunt moudjahid, Adda Benguettat, qui a mené durant la guerre de libération nationale une mission de speaker à la radio Saout EL Arab à partir du Caire (Egypte) consacrée à l’Algérie combattante.

Quotidiennement, pendant quinze minutes, il s’adressait spécialement aux Français dans leur langue en diffusant le bulletin d’information comme suit : « l’Algérie combattante s’adresse aux français, raisonnons ensembles ».
Benguettat tenait au courant les Français des progrès enregistrés par la révolution algérienne sur le plan diplomatique et la lutte armée. Les crimes commis par les forces coloniales françaises à l’endroit du peuple algériens étaient dénoncés. Les bulletins d’information diffusés par la dite radio étaient écoutés par des Français. D’ailleurs nombre d’entre eux ont contribué activement à la révolution algérienne grâce à ces émissions. Wallace Mika, journaliste de New York Post a interviewé Adda Benguettat, comme représentant du Front de Libération Nationale au Caire (Egypte), le 22 mai 1957 par l’intermédiaire d’un interprète. Aux questions du journaliste Adda répond : «Ce qui passe en Algérie n’est pas une simple rébellion, mais une guerre nationaliste dans laquelle l’ensemble de la population algérienne se bat pour son indépendance. La France ne pourra pas gagner, ce n’est pas une détermination soudaine de notre part d’être libre. Le mouvement nationaliste algérien existe depuis le premier jour de l’invasion française. Il y’a eu des insurrections répétées. Aujourd’hui, les Français sont confrontés à un mouvement général du peuple tout entier soutenant le Front de Libération Nationale. Ce front englobe toutes nos organisations culturelles, politiques, tous nos groupes de femmes, tous nos syndicats, tous nos groupes d’étudiants ».
En effet les Français nous accusent d’être communistes, mais ces accusations ne sont prises au sérieux nulle part, car il est évident que notre mouvement est réellement nationaliste. Notre peuple se bat pour son indépendance. « Si nous l’étions, nous aurions une représentation à l’assemblée française en fonction de notre population, ce qui n’est pas le cas. La plupart des représentants que nous avons ont été mis en place par l’administration française qui a truqué les élections. « La France s’accroche à l’Algérie pour exploiter ses richesse, ses matières premières ; minerai de fer, de plomb, manganèse et bientôt une grande quantité de pétrole.
Une poignée de colons français possède la moitié des terres cultivées, les terres les plus riches de toute la région côtière. « Les colons en petits nombre qui possèdent quelques industries légères sont liés aux partis d’extrême droite en France qui dictent aujourd’hui la politique française. « Nous espérons que les Américains ne peuvent plus continuer à fermer les yeux et dire que le problème algérien n’existe pas parce que la France a tort et ne peut gagner ».
Rappelons que Adda Benguettat est né en 1924 à Mostaganem, où il a fréquenté l’école primaire jusqu’à l’obtention du certificat d’études primaires. A l’âge adulte, il a travaillé chez ses cousins, les Karakache qui géraient un commerce de tabacs à Mostaganem. Au début des années 1950, il se rend à Genève (suisse) et rallia les rangs du FLN en 1956. Ensuite, il a été affecté au Caire (Egypte) par les responsables de la révolution algérienne pour mener une mission de speaker à la radio « L’Algérie combattante» qui émettait à partir de cette ville.
Après l’indépendance du pays, il a assuré les fonctions de maire de Mostaganem puis de wali de Tizi Ouzou et de Batna. Il est décédé en 1973 à l’âge de 49 ans. Quant à la cérémonie d’hommage, organisée par la direction de la radio locale Dahra pour honorer sa mémoire, elle a réuni le secrétaire général de la wilaya, représentant le wali, un représentant du P/APW, le chef de daïra, le P/APC, des membres de l’exécutif et du mouvement associatif ainsi que les responsables, cadres et journalistes de la dite radio. Dans leurs interventions, le directeur de cette radio et le SG de la wilaya ont souligné que le verbe et la plume ont contribué efficacement à la réussite de la guerre de libération nationale, et les défis relevés, suite à la récupération par l’état de la télévision et la radio algérienne le 28 octobre 1962.
Aussi à cette occasion, le moudjahid Adda Benguettat a été honoré à titre posthume, et une attestation de considération et un cadeau ont été remis à son fils Mostéfa.

Charef.N

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