Rue des Aurès : un lieu à reconquérir
Les commerçants de la rue des Aurès (ex-La Bastille) ont une nouvelle fois été appelés à contribuer au déblocage du projet de réhabilitation de cette célèbre rue marchande du centre-ville, le marché des Aurès, qui végète depuis des décennies dans un état lamentable de saleté et de clochardisation avancée.
Lors d’une récente sortie sur le site effectuée par le wali d’Oran, accompagné des maires et des élus de la commune, le responsable local nouvellement installé aux commandes de la wilaya a affiché sa volonté de reprendre ce dossier et a invité les commerçants de cette rue à s’impliquer dans la recherche de solutions permettant de relancer ce projet de réhabilitation dans l’intérêt partagé de tous les acteurs concernés : marchands, consommateurs, riverains, et services de l’État.
L’aménagement et la préservation du marché de la rue de la Bastille constitue en effet une opération importante devant redorer l’image et améliorer l’attractivité de la ville. Le wali a laissé entendre qu’il s’agit désormais d’engager des réflexions au niveau de l’ensemble des partenaires concernés afin « d’enrichir et de cerner les dispositifs à mettre en place pour améliorer l’état des lieux et assurer un meilleur fonctionnement de ce marché ».
Mais on se souvient que durant ces vingt dernières années plusieurs initiatives avaient été lancées par les autorités locales et les élus communaux, devant permettre le lancement de cette opération que l’on disait bien cernée par une étude technique qui aurait été finalisée. En février de l’an dernier, un diagnostic détaillé sur la rue des Aurès (ex-La Bastille), exigé par l’ancien wali, Saïd Sayoud, avait été présenté lors d’une réunion tenue en présence des représentants des commerçants et marchands occupant le site.
Après cette réunion regroupant les directeurs de l’exécutif, le chef de daïra, le maire d’Oran et les représentants du bureau ayant élaboré l’étude placée sous le thème « Rue des Aurès, un lieu à reconquérir », l’opinion locale a été officiellement informée du prochain lancement des travaux de réhabilitation qui se dérouleront disait-on en quatre phases afin de permettre aux commerçants de continuer à exercer leur activité.
En plus de la réorganisation de l’activité commerciale, le projet de réhabilitation incluait des travaux de réhabilitation et consolidations de vieux immeubles, de rénovation des réseaux VRD, d’aménagement du trottoir et de la chaussée piétonne, ainsi que de l’ouverture de restaurants, salons de thé et autres commerces permettant de promouvoir le tourisme et l’attractivité du site urbain.
Malheureusement, la réhabilitation des immeubles situés le long de la rue de la Bastille, les travaux préconisés sur les réseaux d’assainissement et le règlement du problème de remontées des eaux nécessitent des délais d’intervention bien difficiles à accepter pour tous les marchands soucieux « d’assurer leur gagne-pain au quotidien ».
L’intervention et l’approche réaliste et pragmatique du nouveau wali en poste va-t-elle permettre enfin de débloquer ce projet ? Ou sinon de réduire les affres du manque d’hygiène et de la clochardisation avancée?
Par S. Benali