Oran Aujourd'hui

Les grands dossiers urbains toujours en instance

Dimanche dernier, le wali d’Oran s’est exprimé au sujet de l’implantation, très contestée, des fameux murs de quatre mètres de hauteur le long du littoral de la corniche oranaise. Le premier responsable local a indiqué qu’il s’agit de barrières érigées du port d’Oran aux rivages d’Ain El Turk, suite à une décision prise par le comité de sécurité de la wilaya «afin de réduire le phénomène d’immigration clandestine qui a pris des dimensions dangereuses». Le wali d’Oran a tenu à préciser que les travaux d’implantation de ces barrières ont été confiés à la société Cosider et non pas à des opérateurs privés. Il a expliqué que ces accès aux plages permettaient le passage des petites embarcations et des jerricans d’essence nécessaires aux harragas et organisateurs des traversées clandestines. Ces barrières , a souligné le wali, sont installées à titre provisoire en attendant l’achèvement de l’installation des caméras de surveillance des services de sécurité. Ce projet d’installation de caméras de surveillance a atteint à ce jour un taux de réalisation de 60 % et sera finalisé au mois de mai prochain. Ce qui permettra donc de supprimer les barrières, ou les «murs», provisoirement installés. Au passage, le wali a indiqué qu’une baisse de pas moins de 70% des tentatives de traversées clandestines a été enregistrée ces dernières semaines grâce à l’installation des ces barrières et à la vigilance des services de sécurité. On ne peut donc, en toute logique, que se féliciter de cette initiative qui permet à très court terme de réduire considérablement le fléau de la harga trop souvent suicidaire, encouragée il faut bien l’admettre par des réseaux mafieux bien organisés. La construction de ces barrières provisoires le long des plages avaient suscité sur les réseaux sociaux une vague d’indignation et de colère de la part de ceux qui ne comprenaient pas pourquoi les pouvoirs publics ont «obstrué la vue sur la mer , pénalisant les habitants et les riverains des zones côtières, et «portant gravement atteinte à l’environnement». Mais, pour d’autres voix, cette initiative des décideurs locaux se justifie amplement tant qu’il «s’agit de sauver des vies de jeunes algériens menacés de noyades en mer». A tort ou à raison, beaucoup dénoncent les «pleureuses du dimanche» parlant de «murs de la honte»,de «confiscation de la mer» et «d’atteinte aux libertés». Pourquoi tous ces agitateurs sur les réseaux sociaux et dans certains médias ne se mobilisent pas autant pour dénoncer et lutter contre les multiples tares et dérives portant atteinte au cadre urbain et au patrimoine historique de leur cité ? Pourquoi restent-ils indifférents face à certains grands dossiers urbains parfois en instance depuis plusieurs décennies ? La Sebkha, la carcasse de l’hôtel Chateau neuf, le quartier historique de Sidi El Houari, les anciennes mosquées, la rue ex-la Bastille, le siège de l’Hôtel de Ville toujours fermé, et bien d’autres sujets pourraient être évoqués pour illustrer le renoncement et l’indifférence qui plane sur le ciel oranais…
Par S.Benali

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