Oran Aujourd'hui

«Batimat Etalian» rayée de la façade urbaine

L’opération de démolition des immeubles de la cité connue sous le nom de «Batimate Taliane» à Es Seddikia, a enfin été lancée samedi dernier après évacuation et relogement des résidents. Dans ce cadre, plus de 1 100 familles ont bénéficié d’un nouveau logement dans un ensemble immobilier spécialement réalisé pour cette opération annoncée depuis déjà plus de dix ans. Mieux vaut tard que jamais, affirment les mauvaises langues locales qui ne cessent cependant de lancer sur les réseaux sociaux des critiques et des interrogations sur le contenu, les contours et les réelles motivations de cette action des pouvoirs publics programmée depuis longtemps. Un acte de démolition qui peut certes se justifier par la nécessité d’améliorer et d’harmoniser le paysage urbain dans cette zone proche de la frange marine à très forte valeur urbaine. Un ancien wali, proche des décideurs de l’ancien système aujourd’hui incarcéré, avait on s’en souvient lancé l’idée d’affecter cette grande assiette foncière à récupérer après démolition à des opérateurs économiques devant investir dans le secteur bancaire et financier. Une sorte de «mini wall-street» disait-il, sans trop savoir quel serait le contenu et l’impact précis du projet. Mais selon quelques témoins crédibles, les acquéreurs potentiels étaient déjà listés et connus pour être inscrits dans les sphères d’allégeances et de soumission aux gardiens du temple de l’époque. Ce qui allait pousser les habitants de «batimat Etalian» à s’organiser en association pour revendiquer légitimement un site de relogement situé dans la commune d’Oran et plus ou moins conforme à la «valeur marchande» de l’assiette foncière où se situent leur bâtiments. Et comme pour «encourager» les occupants de Batimat Talian a accepter au plus vite les conditions de leur relogement et éviter un éventuel abandon du projet, le risque de présence d’amiante, réel ou supposé, dans «Batimat Etalian» a été brandi en super-argument justifiant la démolition de la cité… Une cité définitivement effacée du paysage de la façade urbaine oranaise, mais pour quel autre futur décor, pour quelle autre perspective, et au profit de quelles ambitions ? L’avenir le dira.
Par S.Benali

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