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Suppression de l’agence Algex : une décision saluée par les opérateurs économiques

La décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de dissoudre l’agence Algex pour la remplacer par deux entités distinctes, dédiées respectivement à l’importation et à l’exportation, a été largement saluée par les opérateurs économiques algériens. Cette annonce a été faite lors de la récente rencontre présidée par le chef de l’Etat avec les opérateurs économiques.

Le vice-président du Conseil pour le Renouveau Économique Algérien (CREA), Redha Hechlaf, a salué cette décision. Invité, hier, de l’émission L’Invité du jour sur la chaîne III de la Radio algérienne, M. Hechlaf a évoqué le soulagement général ressenti dans la sphère économique. Il a qualifié la dissolution d’Algex de mesure salutaire, soulignant que l’agence, censée promouvoir les exportations et protéger la production nationale, était devenue un véritable frein à l’industrie. Selon M. Hechlaf, Algex souffrait d’un manque de connaissance du marché, rendant ses décisions inadaptées. Il a dénoncé les confusions entretenues par l’agence entre les importations de produits destinés à la revente et celles nécessaires au bon fonctionnement de l’appareil productif. Un amalgame qui a freiné de nombreuses entreprises, à l’image d’une société spécialisée dans l’importation d’acier industriel, active depuis 1963, contrainte de ralentir sa production à cause de restrictions injustifiées. « L’agence a fini par nuire au tissu industriel au lieu de le soutenir », a déclaré M. Hechlaf, rappelant que les retards dans l’approvisionnement en matières premières spécifiques ont engendré des surcoûts et une baisse de la productivité.
La mise en place de deux nouvelles agences, chacune spécialisée dans l’import ou l’export, vise à éviter les erreurs du passé et à offrir une meilleure lisibilité des politiques commerciales. Pour le CREA, il s’agit d’une opportunité à saisir pour instaurer une véritable stratégie de veille industrielle. Redha Hechlaf a d’ailleurs annoncé que son organisation collaborera activement avec les nouvelles structures afin de mieux cibler les produits à importer selon les besoins réels des filières industrielles. « Il faut que nos importateurs deviennent des industriels », a-t-il plaidé, insistant sur la nécessité de développer la production locale pour générer de la valeur ajoutée et réduire la dépendance vis-à-vis de l’extérieur.
Malgré les difficultés rencontrées, les indicateurs économiques affichent une dynamique encourageante. L’industrie nationale, qui ne représentait que 3 % du PIB en 2019, atteint désormais les 7 %, avec un objectif de 12 % dans les années à venir. Près de 13 000 projets ont été enregistrés à l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), et 400 000 nouvelles inscriptions à la CNAS ont été comptabilisées entre 2023 et 2024. Autant de signaux qui, selon le vice-président du CREA, témoignent d’un renouveau industriel en marche. « Nous sommes optimistes pour 2026, avec le démarrage de nombreux projets. Une dynamique réelle est enclenchée », a-t-il conclu.

Mohand S

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