
Centre des soins de proximité : comment réussir un service de garde 24h/24?
Dans une démarche visant l’amélioration de l’accès aux soins et le désengorgement des services d’urgence hospitaliers, la direction de la santé de la wilaya d’Oran a mis en place une stratégie sanitaire spécifique.
Cette initiative repose sur le renforcement du système de garde au sein des établissements publics de santé de proximité, permettant une couverture médicale continue, 24 heures sur 24, au profit des patients nécessitant une prise en charge immédiate.
Il s’agit d’une réponse adaptée à la pression sur les urgences hospitalières, a-t-on indiqué. Consciente de la surcharge que connaissent les services d’urgence dans les hôpitaux, notamment durant les week-ends et les jours fériés, la direction de la santé a élargi le réseau des structures assurant les permanences. Désormais, 33 établissements publics de santé de proximité, sur un total de 55, sont mobilisés pour garantir une continuité des soins, avec un fonctionnement ininterrompu, y compris les vendredis, samedis, jours fériés et après les heures réglementaires. Ces établissements sont dotés de 84 lits et d’un personnel médical et paramédical dédié à cette mission. Selon la cartographie arrêtée par les autorités sanitaires, la répartition des structures de garde a été pensée pour couvrir équitablement l’ensemble des zones. La daïra d’Oran compte à elle seule 10 structures en service permanent, suivie de la daïra d’Es-Sénia avec 5 établissements, Arzew 7, tandis que les villes d’Ain El Turck, Boutlelis et Oued Tlélat disposent chacune de deux structures de garde. Cette répartition vise à répondre aux besoins spécifiques de chaque région en matière de couverture sanitaire. L’évaluation sur le terrain est probante, oscillant entre efficacité et satisfaction. Ces résultats ont été relevés dans plusieurs structures retenues comme celles de Sid El Houari (ex-Amical), Bir El Djir et Colonel Lotfi. À la polyclinique de Bir El Djir, par exemple, les services ont enregistré durant cette période plus d’une centaine de consultations, selon des sources médicales. Les pathologies traitées étaient variées, avec une prédominance des crises d’asthme, de l’hypertension artérielle et des épisodes des grippe. Des soins d’urgence ont été prodigués par les équipes mobilisées, malgré les contraintes liées aux horaires décalés et au rythme intense. Le personnel soignant interrogé dans les trois établissements visités a souligné la difficulté de la tâche, mais aussi son importance. Selon eux, ce service de garde contribue à réduire la pression sur les urgences hospitalières d’environ 80 %, en absorbant une grande partie des cas bénins à modérés.
Outre les urgences, ces structures continuent également à assurer des consultations médicales classiques pendant les gardes, garantissant ainsi une prise en charge de proximité optimale. Les témoignages recueillis auprès des patients venus se faire consulter sont globalement positifs. Nombre d’entre eux ont salué la qualité de l’accueil, la rapidité de la prise en charge et le professionnalisme des équipes médicales. Certains ont affirmé que les services fournis répondaient désormais à leurs attentes, soulignant une nette amélioration par rapport aux années précédentes. Avec cette stratégie, la direction de la santé d’Oran semble avoir franchi une étape importante dans l’optimisation de l’offre de soins de proximité. En misant sur une meilleure répartition des moyens humains et matériels, et en consolidant le rôle des structures de santé de proximité, elle contribue non seulement à soulager les hôpitaux mais aussi à renforcer la confiance des citoyens dans le système de santé publique. Cette approche, si elle se maintient dans la durée avec les moyens nécessaires, pourrait devenir un modèle à suivre à l’échelle nationale, en particulier dans les grandes agglomérations connaissant une forte pression sanitaire.
Yacine Redjami