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Marché mondial du pétrole : l’Opep affiche un optimisme prudent

La demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 1,3 million de barils par jour (mb/j) en 2025, pour atteindre 105,1 mb/j, puis de 1,4 mb/j en 2026, portant la consommation à 106,5 mb/j.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a publié, hier, ses dernières prévisions concernant la demande mondiale de pétrole pour 2025 et 2026. Si ces projections montrent une croissance soutenue, elles soulignent aussi la nécessité pour l’OPEP d’établir un prix d’équilibre supérieur à 70 dollars le baril, afin d’assurer la stabilité des revenus des pays producteurs, notamment ceux dont la stabilité économique dépend fortement des recettes pétrolières.
Selon le rapport mensuel de l’OPEP, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 1,3 million de barils par jour (mb/j) en 2025, pour atteindre 105,1 mb/j, puis de 1,4 mb/j en 2026, portant la consommation à 106,5 mb/j. Ces chiffres, bien que légèrement en hausse par rapport aux prévisions précédentes, illustrent une croissance solide, soutenue par la reprise économique mondiale, notamment dans des grands pays consommateurs à l’image de l’Inde et la Chine. L’optimisme affiché par l’OPEP repose sur une activité économique qui semble résister aux incertitudes liées aux droits de douane américains et autres tensions géopolitiques.
Cependant, cette croissance de la demande ne doit pas faire oublier l’enjeu crucial du prix du pétrole. En effet, pour que cette croissance soit soutenable et bénéfique pour les pays producteurs, il est impératif que le prix moyen du baril se stabilise à un niveau supérieur à 70 dollars. Un prix inférieur à ce seuil risquerait de compromettre la capacité de l’OPEP à équilibrer ses budgets, notamment dans un contexte où la plupart des pays membres ont construit leurs lois de finances sur des hypothèses de prix de référence assez élevées. Au contraire de l’Algérie qui a toujours tablé sur un prix plancher de 60 dollars le baril.
Bien qu’elle ait conservé une certaine marge de manœuvre en gardant un petit reliquat, cette marge demeure insuffisante pour garantir une véritable stabilité économique à long terme. La faiblesse de cette marge augmente la vulnérabilité du pays face à la volatilité des marchés, surtout si le prix du pétrole venait à fléchir en dessous de 60 dollars. La dépendance à un prix d’équilibre aussi bas évite à l’Algérie des risques financiers et budgétaires importants. Une manière assez sage de gérer une rente pétrolière, dont l’instabilité est une donne objective.
Pour l’OPEP, il devient donc stratégique de parvenir à une stabilité des prix au-delà de ce seuil critique. Un prix d’équilibre supérieur à 70 dollars permettrait aux pays producteurs de générer des recettes suffisantes pour financer leurs investissements, stabiliser leurs budgets, et soutenir leurs programmes de développement. Cela renforcerait également la capacité de l’Organisation à gérer la volatilité du marché et à éviter des crises de surproduction ou de sous-commande.
En résumé, la croissance prévue de la demande mondiale de pétrole est encourageante, mais elle doit s’accompagner d’une stratégie claire en matière de prix. La stabilité du marché dépend aujourd’hui non seulement de la croissance de la demande, mais aussi de la capacité de l’OPEP à maintenir un prix d’équilibre supérieur à 70 dollars. Pour des pays comme l’Algérie, cette prudence est encore plus cruciale, car une marge insuffisante pourrait compromettre leur stabilité économique. Il devient donc impératif pour l’OPEP de stabiliser les prix à un niveau permettant à tous ses membres de bénéficier d’un revenu durable, tout en soutenant la croissance mondiale.

Anissa Mesdouf

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