Dessalement et souveraineté : le pari stratégique de la Station d’El Mactaa

C’est dans le cadre du suivi permanent des projets liés à la sécurité hydrique nationale que le wali d’Oran, Samir Chibani, a effectué en fin de semaine une visite de travail et d’inspection à la station de dessalement d’eau de mer du Mactaa, en compagnie du président-directeur général de l’Algérienne des Énergies (AEC), filiale du groupe Sonatrach, ainsi que de plusieurs responsables techniques et cadres locaux.

Cette visite, placée sous le signe de la valorisation des infrastructures stratégiques et de l’amélioration des performances, a permis de dresser un état des lieux détaillé sur le fonctionnement de l’une des plus importantes installations de dessalement en Algérie.

Au cours de la tournée, le Directeur Général de la station a présenté un exposé complet sur les équipements et technologies en service. L’accent a été mis sur l’utilisation de pièces en acier fabriquées localement, une première du genre, qui ont été intégrées dans le processus de modernisation des installations.

Cette initiative, saluée par les responsables présents, illustre la volonté de promouvoir l’expertise nationale et de réduire la dépendance vis-à-vis des importations.

L’exposé a également porté sur les méthodes d’exploitation adoptées par l’usine, ainsi que sur les stratégies de maintenance mises en œuvre afin de garantir un rendement optimal et la durabilité de l’équipement.

Lors de son intervention, le PDG de l’AEC a insisté sur «l’importance du respect rigoureux des normes de qualité, de la sécurité des travailleurs et de l’efficacité des opérations».

Il a rappelé que «la station du Mactaa représente un acquis stratégique pour l’Algérie et qu’il est impératif de la préserver en tant que pilier essentiel de la sécurité hydrique».

«La pérennité de cet investissement public dépend de la rigueur avec laquelle nous veillons à son entretien et à la qualité du service rendu», a-t-il affirmé devant les équipes de l’usine, tout en réitérant le soutien de la société à l’ensemble de ses agents mobilisés sur le terrain.

De son côté, le wali d’Oran a tenu à exprimer sa reconnaissance aux travailleurs de la station pour leurs efforts quotidiens.

Il les a encouragés à maintenir le même niveau d’engagement afin de garantir un fonctionnement continu et sans interruption de l’usine.

« L’État a mobilisé d’importants moyens pour renforcer l’approvisionnement en eau potable. Il est de notre devoir collectif de veiller à la pérennité de ces acquis », a-t-il souligné.

Le wali a rappelé que «la question de l’eau constitue l’une des priorités majeures des pouvoirs publics, dans un contexte marqué par les effets du changement climatique et la pression croissante sur les ressources hydriques».

La station de dessalement du Mactaa est aujourd’hui l’une des plus grandes d’Afrique du Nord.

Sa capacité de production théorique s’élève à 500.000 mètres cubes par jour.

Actuellement, l’usine assure une production quotidienne de l’ordre de 420.000 mètres cubes, soit plus de 80 % de son potentiel.

Les responsables ont annoncé qu’ «à l’issue du programme de maintenance en cours, la station atteindra sa pleine capacité, permettant ainsi de répondre de manière plus efficace aux besoins croissants en eau potable».

Cette montée en puissance contribuera de manière significative à la sécurisation de l’approvisionnement pour les populations des wilayas d’Oran et de Mascara, particulièrement touchées par les tensions hydriques des dernières années.

À travers ce projet, l’Algérie confirme sa stratégie de diversification des sources d’approvisionnement en eau potable.

Le dessalement de l’eau de mer, solution coûteuse mais efficace, apparaît désormais comme un levier incontournable pour réduire la dépendance vis-à-vis des ressources conventionnelles, fragilisées par la sécheresse et l’irrégularité des précipitations.

La visite du wali et du PDG de l’AEC a ainsi mis en lumière l’importance d’une gestion rationnelle et prévoyante de cette ressource vitale.

Elle a également constitué une occasion de réaffirmer le rôle central des grandes infrastructures hydriques dans la garantie de la sécurité et de la stabilité sociales et économiques du pays.

Yacine Redjami