EDITO

Provocations et agressions

Les pays arabes et musulmans se réunissaient à Doha dans un sommet imposant des pays de la ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Ils sont venus tous apporter leur soutien au Qatar qui a été agressé mardi dernier par l’entité sioniste. Le même jour et au même moment de cette réunion, Mario Rubio, le secrétaire d’État américain, était à Tel Aviv pour apporter, lui, son soutien à Israël et à son criminel premier ministre, Benyamin Netanyahou. Une présence à quelques kilomètres de distance mais qui sonnait en réalité comme une menace.
Jamais l’Amérique de Trump ne laissera tomber son seul et unique allié dans la région. Les pays arabes, notamment ceux qui se veulent les alliés de Washington étaient en quelque sorte invités à ne pas trop en faire et à mesurer, peut-être pas leurs discours, mais leurs décisions. Et Netanyahou ne s’est pas privé de fanfaronner en déclarant que les USA sont les plus grands alliés d’Israël, et en avançant cette autre provocation où il a clairement indiqué que tous les pays arabes sont une zone d’influence d’Israël. À Jérusalem, Marco Rubio n’a pas manqué aussi de prier, au côté de Netanyahou, au mur des Lamentations. Et à ce dernier de rappeler que les liens entre Israël et les États-Unis n’ont jamais été aussi forts, affirmant que le président Donald Trump « est le plus grand ami qu’Israël ait jamais eu à la Maison Blanche ». De ce côté-là, il faut dire que la messe a été dite et les positions clairement affichées.
Pour leur part, les dirigeants des pays arabes et islamiques ont, dans leur communiqué final adopté à Doha, appellé à constituer un front uni contre l’agression sioniste contre le Qatar, la qualifiant de «menace grave» pour la paix et la sécurité régionales et internationales, et de «violation flagrante du droit international». Ils ont aussi réaffirmé leur exigence à la création d’un Etat palestinien indépendant dans les frontières de 1967, avec El Qods-Est pour capitale, et ont rejeté toute tentative de déplacement forcé ou de nettoyage ethnique à Ghaza, qualifiés de crimes contre l’humanité,
Mais ils n’ont pas osé aller plus loin. Du moins sur le plan diplomatique. Ainsi ceux qui entretiennent des relations diplomatiques avec Israël n’ont ni rompu ni, au minimum, gelé ces relations. Et ceux qui ont signé les accords d’Abraham, qui pour rappel ignorent totalement les droits des Palestiniens, n’ont même pas menacé de s’en retirer. Autrement dit, aucune action concrète et contraignante n’a été prise par ces pays arabes qui ont fait le choix de pactiser avec le diable sans que ce dernier ne change rien à sa politique d’agression et de déstabilisation de toute la région. Une politique que l’entité sioniste ne se privera pas de mener y compris contre les signataires des accords d’Abraham, et sans aucun état d’âme. Ce qui s’est passé à Doha la semaine dernière est à méditer sérieusement. Et comme une énième provocation, c’est dans la nuit de ce même lundi que l’entité sioniste a commencé son opération d’annexion de Ghaza faisant des centaines de morts en quelques heures parmi les civils palestiniens.

Par Abdelmadjid Blidi

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