EDITO

La paix est une œuvre civilisatrice

Ahmed Attaf a eu, à la tribune de l’Onu, cette phrase significative : «l’élan des bons offices et des initiatives diplomatiques doit prévaloir sur celui du conflit et de l’affrontement militaire». Dans un monde où les crises économiques, migratoires et sécuritaires se diffusent et se répercutent sans frontières, la sagesse d’une nation est de privilégier la concertation et le respect strict de la souveraineté. L’Algérie ne revendique pas l’apanage du pouvoir coercitif, même si par moment, elle est invitée par une partie tierce à en user. Dans toutes les crises du voisinage immédiat, elle a constamment plaidé en faveur de solutions négociées des conflits, et non par l’imposition de modèles externes ou par l’ingérence déstabilisante.
Le premier atout de cette approche est la primauté accordée au principe de souveraineté. En privilégiant le droit des Etats à tracer leurs chemins sans tutelle étrangère, l’Algérie parvient à éviter les spirales d’ingérences qui, trop souvent, alimentent les conflits plutôt que de les résoudre. Cette approche, que lui reconnaissent amis comme adversaires, met en lumière une diplomatie des espaces de dialogue. Les interlocuteurs s’y sentent respectés et écoutés. Il n’est pas besoin de citer toutes les médiations algériennes, mais il est clair que tous les protagonistes lui accordent le bénéfice de l’honnêteté et la volonté de parvenir à des solutions convenables.
Sur le terrain régional, l’Algérie promeut des cadres inclusifs qui impliquent directement les parties concernées, y compris celles qui, dans le feu des crises internes, semblent les plus fragilisées. L’approche algérienne rappelle que le rétablissement de la sécurité durable passe aussi par des mécanismes de dialogue qui prennent en compte les besoins spécifiques des populations, les contraintes économiques et les dynamiques sociales. Cette vision a permis à la région du Sahel de ne pas basculer dans une logique de violence, malgré la grande précarité sécuritaire et les multiples tentatives d’ingérence. Aujourd’hui que cette région est en butte à l’instabilité, l’Algérie fait son offre de médiation, mais ne s’ingère aucunement dans les affaires internes des Etats.
En définitive, l’éthique du dialogue que promeut l’Algérie est une véritable contribution à la civilisation humaine. Elle rappelle, avec une certaine sagesse géographique et historique, que la stabilité durable n’est pas l’otage de la puissance brute, mais le fruit d’un engagement patient et responsable en faveur du respect mutuel des souverainetés et des solutions inclusives. Dans un monde en mutation rapide, cette voix, qui privilégie la conversation comme instrument de prévention et de résolution, demeure une invitation à repenser nos modèles de coopération et nos horizons de paix.

Par Nabil.G

 

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