EDITO

Enjeux et victoires d’un Sommet

L’Algérie est-elle en passe de fermer la parenthèse du printemps arabe ouvert par l’alliance israélien en 2011 ? Cette question est très pertinente, à voir l’enthousiasme qui entoure les préparatifs au prochain Sommet de la Ligue arabe, le 1er et 2 novembre prochain à Alger. L’on pourrait même répondre par « oui » à cette interrogation, sachant le formidable travail accompli par la diplomatie algérienne et le tournant que prend la géopolitique mondiale qui met en difficulté l’alliance israélo-occidentale. Le seul fait d’une certaine indépendance clairement affichée par l’Arabie Saoudite sur le dossier des hydrocarbures est, quelque part, suffisant pour attester que les évolutions que connaît la planète ces derniers mois plaident en faveur d’un avenir multipolaire du monde et l’émergence de nations affirmant leurs indépendances au sein du Croissant fertile. Comment ne pas penser de la sorte, lorsqu’on voit clairement une tentative de dédollarisation de l’économie pétrolière. Un acte stratégique, dont l’impact sur l’économie américaine sera cataclysmique.
Le Sommet arabe, qui intervient dans cette conjoncture particulière, est pris à bras le corps par une diplomatie algérienne d’une redoutable efficacité. Elle a réussi l’extraordinaire exploit d’effacer les terribles contradictions qui minaient les relations inter-arabes, jusqu’à ouvrir la porte de la Fitna et permettre à l’alliance israélo-arabe de créer le chaos dans le corps social et politique de la nation arabe. Le pari pris par Alger consiste justement à faire de cette nation, l’un des pôles de la multi-latéralité qu’annoncent les récents chamboulements que vit la planète.
Le Sommet d’Alger aura la mission historique de boucler la boucle du printemps arabe, en éloignant l’ensemble des États des thèses mortifères de l’alliance israélo-occidentale et de détricoter la fable occidentale des Libertés individuelles. Cette exclusivisme dans le traitement du développement des sociétés arabes a été en réalité, le cheval de Troie qui a accompli sa mission, celle de déchirer l’unité arabe. Les traumatisantes expériences irakienne, syrienne, libyenne et Yéménite sont là pour le rappeler.
La diplomatie algérienne a démontré aux uns et aux autres les vertus du débat contradictoire. Les peuples s’étaient prioritairement libérés pour vivre mieux. Et dans le « vivre mieux », il y a la liberté d’expression, certes mais aussi une inflation gérable et des opportunités d’emplois pour un grand nombre de jeunes chômeurs. Il y a évidemment la question centrale, celle de la libération de la Palestine occupée. L’Algérie a remis le dossier au goût du jour. Les observateurs craignaient que le dossier palestinien bloque le sommet. Il n’en n’est rien. Preuve que tout est possible et que le nouvel ordre mondial arrive à point nommé pour donner du sens au positionnement algérien.
Par Nabil.G

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