Oran

Près de 8 000 cas recensés cette année à Oran : vaste campagne de sensibilisation sur les dangers de la rage

La rage demeure une menace silencieuse. La wilaya d’Oran traverse une situation sanitaire préoccupante avec une flambée inquiétante des morsures de chiens.

Depuis le début de l’année 2025, le service de la prévention près la direction de la santé et de la population a enregistré 7 589 cas, mettant en lumière le risque toujours présent de la rage, maladie virale mortelle en l’absence de traitement rapide. Face à cette recrudescence, les autorités sanitaires ont lancé une vaste campagne de sensibilisation visant à informer la population sur les dangers de la rage et les gestes essentiels à adopter en cas de morsure. Le programme comprend des journées portes ouvertes dans les polycliniques, des séances d’explication sur le lavage immédiat de la plaie, la consultation médicale urgente et le respect strict du protocole vaccinal post-exposition. Des supports de communication, incluant affiches, dépliants et spots médiatiques, rappellent que la moindre négligence peut s’avérer fatale.
Les statistiques de la DSP révèlent que les enfants et adolescents sont les plus touchés, souvent victimes lors de leurs déplacements dans les quartiers où errent des chiens sans maître. Les autorités insistent également sur la vaccination préventive des chiens domestiques et encouragent les propriétaires à se rapprocher des services vétérinaires.
Au-delà de la sensibilisation individuelle, la lutte contre la rage implique une gestion rigoureuse de la population canine errante.
Comme dans de nombreuses grandes villes algériennes, Oran fait face à la prolifération de meutes de chiens dans les espaces publics, notamment autour des marchés, décharges et zones périphériques. Les associations de protection animale recommandent des stratégies durables, telles que la stérilisation et la vaccination de masse, en opposition aux campagnes d’abattage, souvent contestées. De leur côté, les services communaux évoquent un manque de moyens financiers et logistiques pour organiser des interventions régulières et efficaces. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rappelle que la rage cause chaque année près de 60 000 décès dans le monde, principalement en Afrique et en Asie, et que dans 99 % des cas, la transmission s’effectue par morsure de chien infecté.
En Algérie, les campagnes annuelles de vaccination ont permis de réduire le nombre de décès, mais la vigilance reste cruciale. « La rage est une maladie évitable, mais elle exige une réaction rapide et une coordination entre les secteurs de la santé, de l’agriculture et des collectivités locales», souligne un épidémiologiste de la DSP d’Oran. La campagne en cours vise à responsabiliser à la fois les citoyens et les institutions : éviter les contacts avec les chiens errants, signaler tout animal agressif, consulter immédiatement après une morsure pour les premiers ; renforcer la surveillance épidémiologique, améliorer la couverture vaccinale et appliquer une stratégie intégrée de gestion canine pour les seconds.
La multiplication des morsures à Oran rappelle que la rage reste un danger réel. Près de 8 000 cas recensés cette année mettent en évidence l’urgence d’une mobilisation collective, fondée sur la prévention, la vaccination et la sensibilisation. Seule une action coordonnée entre les citoyens, les services de santé et les collectivités locales pourra réduire efficacement le risque et protéger les populations.

Yacine Redjami

 

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