Oran Aujourd'hui

Sebkha d’Oran : à quand la sortie du tunnel des doutes?

Selon des commentateurs avisés, le projet de réalisation d’un «village scientifique» sur le site de la Sebkha d’Oran devant être aménagée et réhabilitée, risque de prendre le chemin des initiatives avortées ou bien retardées en raison des contraintes connues liées aux procédures d’inscription et de financement des projets.
Annoncé en 2023 par l’ancien wali d’Oran, ce projet de village scientifique devant être implanté sur la zone humide protégée du lac Dayet Morsli serait toujours en cours d’études de finalisation d’un dossier de proposition d’inscription. Un dossier pris en charge depuis peu par la Direction de l’urbanisme, de l’architecture et de la construction (DUAC), au lieu et place de la Direction des travaux publics (DTP) initialement chargée du projet. Ce qui démontre bien la nature de cette grande opération envisagée dans une approche de restructuration urbaine et d’intégration fonctionnelle du célèbre «Pti Lac» d’Oran dans le tissu urbain de la grande ville.
Ce changement de maître d’ouvrage a induit forcément un changement de vision d’approche de l’étude du projet. Une étude déjà en cours qui était confiée à un BET désigné par la Direction locale des travaux publics qui vient d’être dessaisie du dossier et remplacée par la direction de l’urbanisme. Selon un cadre de la wilaya proche du dossier, le nouveau maître d’ouvrage n’a pas tardé à annoncer un réexamen du dossier visant, a-t-on pudiquement précisé, à “enrichir, approfondir et peaufiner davantage» la conception globale de l’aménagement du site d’implantation concerné.
On se souvient qu’au début du mois de mai 2023, a l’issue d’une réunion de l’exécutif, le wali d’Oran avait annoncés qu’un crédit de 10 milliards de dinars de crédit aurait été accordé à ce fabuleux projet d’aménagement de «Dhaya Morsli» en pôle touristique et scientifique». Un projet aussitôt axé essentiellement sur la réalisation de 5 bâtiments futuristes, dont un devant être «identique à celui connu dans la ville australienne de Sydney», avait souligné le responsable local alors en poste.
Citant en exemple le Lac Léman à Genève, le wali en poste à l’époque avait indiqué que le site du «petit lac sera transformé grâce à plusieurs opérations d’aménagement moderne incluant la réalisation d’une esplanade spécifique devant servir de centre scientifique abritant plusieurs activités. Mais les plus sceptiques ne cachaient pas leur doute et leur pessimisme face aux aléas et aux carences qui ont jalonnés le parcours de cette zone du petit lac classée en zone humide à protéger. Les Oranais, parmi les plus âgés, savent que la sebkha d’Oran avait fait l’objet depuis des décennies, de plusieurs études devant permettre à la fois de protéger son écosystème des atteintes à l’écologie et de l’intégrer harmonieusement dans l’extension urbaine au sud de la ville.
On se souvient notamment de cet architecte libanais venu il y a une quinzaine d’années à Oran pour exposer aux autorités locales un grand projet de réalisation sur le site du Petit Lac d’un ensemble commercial, culturel et de loisirs avec un hôtel d’affaires, un parc aquatique sur 6 ha, un parc d’attraction sur 7 ha et des aires de détente et de repos. Les paroles s’en vont, mais les écrits restent: «Le lac salé de la sebkha, avait affirmé alors avec aplomb le wali de l’époque, va ressembler au lac artificiel de Créteil dans la région parisienne…». En attendant, le site de la Sebkha, livré aux rejets polluants et aux nuisances en tout genre, ne cessait de forger sa triste réputation de plaie urbaine portant atteinte non seulement à l’image de la ville mais aussi aux opportunités de croissance et de développement.

Par S.Benali

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page