
Oran explose de joie après la qualification des Verts au mondial
La ville d’Oran a vibré, jeudi soir, au rythme de l’exploit des Verts. Dès le coup de sifflet final de la rencontre Algérie Somalie, scellant la qualification de l’équipe nationale pour le mondial 2026, devant se tenir au Canada, au Mexique et aux USA, la cité de l’ouest s’est embrasée dans une euphorie collective rarement égalée.
Plusieurs dizaines de supporters ont envahi les rues pour célébrer ce succès, perçu comme un signal fort du retour d’une équipe conquérante et d’un peuple uni derrière ses couleurs. Les premières manifestations de joie ont surgi dès la fin du match. En quelques minutes, les grandes artères du centre-ville se sont transformées en un véritable fleuve humain.
À pied, à bord de voitures décorées de drapeaux, les Oranais ont convergé vers le cœur de la ville pour exprimer leur fierté et leur soulagement après cette victoire sans appel. Le slogan mythique « One, Two, Three, viva l’Algérie !» a résonné dans chaque quartier. Les klaxons se mêlaient aux chants patriotiques, tandis que les balcons s’illuminaient de drapeaux et de feux d’artifice improvisés. Des femmes, drapées dans le vert et blanc, accompagnaient la liesse de youyous stridents, invitant les plus timides à rejoindre la fête. La circulation, quelque peu paralysée dans certains axes, s’est muée en un carnaval géant où chaque voiture devenait un podium de célébration. Pour de nombreux Oranais, cette qualification face à la Somalie avait une saveur particulière. Après plusieurs années de désillusion et de doutes autour du football national, cette victoire venait ranimer une flamme éteinte. «Ce n’est pas seulement un match gagné, c’est un peuple qui se retrouve», lançait un jeune supporter sur la place d’Armes, visage peint aux couleurs du drapeau national. Autour de lui, les chants, les danses et les rires résonnaient jusque tard dans la nuit. Les familles entières ont pris part à la fête.
Des enfants brandissaient des drapeaux plus grands qu’eux, des pères filmaient la scène avec leurs téléphones, des groupes de jeunes improvisaient des chorégraphies au son des tambours et des klaxons.
Les rues d’Oran, d’El-Bahia à Es-Sénia, d’Arzew à Bir El Djir, se sont transformées en terrain de joie où chacun exprimait son attachement à la patrie. Cette nuit de célébration avait aussi valeur de revanche morale. La performance convaincante des Fennecs a redonné confiance à une population en quête de bonnes nouvelles et de fierté nationale. «On avait besoin de cette victoire, elle nous redonne de l’air», confiait un commerçant du centre-ville, encore ému. Pour beaucoup, la liesse d’Oran symbolisait le pouls de tout un pays, un peuple uni, passionné et prêt à vibrer encore pour son équipe. Jusqu’au petit matin, les chants n’ont pas cessé. Les places publiques baignaient dans la lumière des phares et des téléphones, les klaxons faisaient office d’orchestre, et les visages souriants rappelaient combien le football reste, en Algérie, un langage commun et un refuge d’espoir. Aucun incident majeur n’a été signalé, preuve que la fête s’est déroulée dans la convivialité et le respect. Plus qu’une simple victoire sportive, la qualification de l’Algérie face à la Somalie a réconcilié un peuple avec son équipe. À Oran, cette nuit restera dans les mémoires comme celle où, le temps d’une qualification, les Algériens ont retrouvé le goût de l’unité et de la célébration partagée.
Yacine Redjami