Où sont les organes locaux de gestion écosystémique des zones humides ?
On a appris la semaine dernière que le lac « Télamine », situé à l’Est d’Oran et classé sur la liste mondiale Ramsar des zones humides à protéger, a bénéficié d’un projet d’aménagement en application de l’accord signé entre la Direction générale des forêts (DGF) et le Fonds mondial pour la nature (WWF Afrique du Nord). Le Conservateur des forêts de la wilaya d’Oran a précisé à l’APS que cette action programmée s’inscrit dans le cadre du projet global de gestion durable des ressources en eau et de restauration du rôle écologique des zones humides.
Le projet d’aménagement et de préservation du lac « Telamine » porte élaboration d’un plan de gestion durable spécifique à cette zone, axé sur une alimentation par 15 millions de litres d’eau claire, la restauration des habitats naturels pour des espèces d’oiseaux migrateurs protégés, notamment le flamant rose, a précisé le responsable local des forêts.
Ce projet d’aménagement, étalé sur trois ans, a également pour objectif de renforcer la coopération intersectorielle et l’éducation environnementale au profit des habitants riverains et des associations concernées par la protection des zones humides.
Ce projet d’un montant estimé à 300.000 euros, sera soutenu par l’entreprise partenaire Unilever et le WWF, avec le soutien logistique de la Direction générale des forêts. Il est cependant indiqué que le lancement effectif du projet n’interviendra qu’après la signature d’un arrêté de wilaya portant création du «comité des zones humides et de restauration des habitats naturels».
Un arrêté nous dit-on qui serait actuellement en cours de validation. On sait que la wilaya d’Oran compte environ 15 zones humides, dont quatre sont inscrites sur la liste internationale Ramsar: La Sebkha, El Mactaa, les Salines d’Arzew et le lac Télamine. Situé à une quinzaine de kilomètres de la ville d’Oran, le lac Télamine est l’une des plus importantes zones humides de la région oranaise, malheureusement délaissé depuis des années, et en voie de déperdition.
Le niveau de l’eau de cette zone humide qui s’étend sur près de 2500 hectares, à en effet atteint cette année son plus bas niveau. Il y a quelques semaines, les services de la wilaya citée par la presse oranaise, avaient annoncé qu’une «commission de wilaya chargée de la gestion des zones humides» allait bientôt être installée à Oran.
Une commission, précise-t-on, qui aurait pour mission l’évaluation et l’approbation d’une étude préliminaire sur la gestion durable de la biodiversité et des zones humides de la wilaya oranaise. Comment alors expliquer et comprendre ces récentes annonces de prochaine «validation d’un arrêté de wilaya portant création d’un comité des zones humides» quand on sait que cet instrument de gestion a été prévu depuis 1995 par le plan national stratégique de gestion des zones humides ? Un plan adopté pour la période 2015–2030 par la direction générale des forêts qui avait conduit notamment à la mise en place du Comité National des Zones Humides regroupant les représentants de 14 ministères, d’associations de protection des écosystèmes et même de l’Agence Spatiale Algérienne.
Un comité national censé être renforcé par des commissions de wilaya chargées du suivi sur le terrain des projets de protection des écosystèmes des zones humides de la wilaya…
Par S.Benali