L’urgence d’accélérer la réalisation de projets de lutte contre le cancer
L’institut national de recherche sur le cancer devra être livré avant la fin du premier semestre de l’année 2026. Cette nouvelle échéance fixée par le wali récemment installé à Oran a été bien accueillie par des membres de la communauté médicale qui, depuis longtemps attendent la mise en service de cette infrastructure stratégique des plus importantes du pays dans le domaine de la santé publique Lors d’une visite d’inspection effectuée il y a quelques jours sur le site du projet implanté à Sidi el Chami, les responsables concernés ont indiqué au wali que les travaux ont atteint un taux d’avancement de 85 % et que le projet serait donc entré dans sa dernière phase de réalisation.
Le wali a ordonné aux responsables du secteur et aux entreprises concernées d’accélérer le rythme des travaux afin de respecter les délais fixés pour livrer cet établissement de soins et de recherche sur le cancer, le premier du genre en Algérie. Ce futur institut national de recherche sur le cancer a une double vocation, médicale et scientifique, car il abritera en même temps un centre hospitalier spécialisé dans le traitement du cancer et un pôle de recherche dédié aux études et à la prévention de la maladie. Il s’agit d’un complexe imposant comportant des salles de soins dotés d’appareils et équipements de dernière génération, d’unités de radiothérapie et de chimiothérapie, ainsi que des laboratoires de recherche et des espaces de formation destinés aux praticiens et chercheurs.
En plus d’une prise en charge complète et innovante des patients atteint d’un cancer, cet institut a pour but de moderniser et de décentraliser les soins spécialisés afin d’alléger les pressions sur les services hospitaliers bien surchargés . Avec l’entrée en activité de l’institut national de recherche sur le cancer, Oran affirme son ambition de devenir un pôle d’excellence médicale et scientifique. Il est vrai que la ville a enregistré depuis ces vingt dernières années de nombreuses réalisations d’infrastructures sanitaires, dont des hôpitaux de Daira et des centres médicaux de proximité.
Mais le débat sur la réforme du secteur de la santé visant l’amélioration de la gestion et fonctionnement des structures sanitaires pour de meilleures conditions de prise en charge des malades ne cesse à ce jour d’animer les sphères sociales et médicales concernées.
Notamment en ce qui concerne la stratégie de prise en charge du cancer, souvent évoquée à travers le «plan national cancer» élaboré et proposé par les élites médicales successivement concernés. On sait que ce projet d’Institut national de cancérologie d’Oran a été initié en 2008, il y a déjà plus de seize ans. Il visait au départ à alléger la charge du centre anticancéreux Emir Abdelkader de Misserghine.
Un établissement pavillonnaire rudimentaire qui a bénéficié entre temps de la construction mitoyenne d’un bâtiment abritant un «centre de traitement du cancer, dit de proximité», dédié aux enfants malades, mais qui reste à ce jour submergé par le nombre de patients venant de toutes les wilaya de la région.
Le grand projet d’institut national de recherche sur le cancer estimé à 4,5 milliards de DA allait de son côté connaître des arrêts et de longs retards causés par des contraintes techniques et financières ayant nécessité des rallonges budgétaires. Aujourd’hui on parle officiellement d’un taux d’avancement des travaux de 85 %. Mais il ya deux mois à peine, lors d’une visite d’inspection du même projet effectuée par l’ancien le wali en poste, ce taux d’avancement déclaré était de 70%, suscitant la colère du responsable locale face aux «restes à réaliser» concernant notamment l’installation des systèmes d’électricité, de gaz, de drainage et d’approvisionnement en eau conformes aux normes réglementaires et aux standards internationaux. La lutte contre le cancer en Algérie, où plus de 55 000 nouveaux cas sont recensés chaque année; ne peut s’accommoder de certains retards et tâtonnements constatés dans la réalisation et l’installation d’équipements modernes adaptés aux besoins des patients atteints de cancer.
Par S.Benali