Oran Aujourd'hui

Gestion de l’avenir du quartier de Sidi El Houari : qui doit faire quoi ?

Lors de sa dernière session ordinaire, l’Assemblée populaire communale d’Oran a approuvé la décision de retrait d’une ancienne enveloppe de 12 milliards de centimes de subvention affectée à la réhabilitation des immeubles anciens du quartier Sidi El Houari.

Une décision validée, explique-t-on, par le transfert de responsabilité du dossier de la réhabilitation du quartier de Sidi El houari à la direction de la culture, déclarée il y a quelque temps seule compétente pour gérer le patrimoine historique et architectural de la ville. Officiellement classé depuis 2015 en secteur urbain à protéger, le quartier du vieil Oran recèle en effet un bon nombre de repères patrimoniaux devant être protégés et valorisés. Malheureusement, pour de multiples raisons liées surtout aux défaillances de l’ancien mode de gouvernance locale, le quartier de Sidi El Houari est resté plutôt marginalisé et pénalisé par les retards et les carences dans la mise en œuvre et la concrétisation des projets annoncés en matière de restauration et valorisation des sites et monuments historiques.

Avec le temps, et le laxisme durant cette ancienne période de gestion, le vieux quartier allait fatalement connaître une avancée alarmante de l’effritement et effondrement de son vieux bâti. Ce qui allait nourrir des débats et des polémiques sur la démarche de démolition d’immeubles menaçant ruine préconisée par les pouvoirs publics voulant assurer en priorité la sécurité des citoyens en cas d’effondrement d’anciennes bâtisses.

Voulant de leur côté «sauver le site menacé par des démolitions intempestives et préserver l’identité urbaine du quartier » des cadres et militants associatifs revendiquent en priorité des opérations de consolidation et de réhabilitation. Dès sa première réunion avec les cadres et gestionnaires locaux juste après son installation, le wali d’Oran avait insisté sur la nécessité de «s’appuyer sur l’avis des spécialistes du patrimoine architectural» pour prendre toute décision concernant l’avenir du quartier de Sidi El Houari.

Entérinant ainsi le choix et la décision de confier ce dossier à la direction de la culture qui a été alors chargée d’élaborer un rapport détaillé sur l’état du quartier, en coordination avec la direction du logement et le centre technique de contrôle de la construction (CTC). Une approche qui selon des mauvaises langues locales, aurait irrité des élus locaux se sentant écartés de cette mission de gestion et de sauvegarde d’un site urbain situé sur leur territoire communal.

D’autant plus qu’il s’agit d’un dossier impliquant non seulement des travaux d’aménagement et de restauration, mais également des opérations de recensement et de relogement d’habitants concernés par ces travaux de réhabilitation ou de démolition.

Il est vrai que la mairie a en principe un grand rôle à jouer en matière de protection du patrimoine historique de la vieille ville, même s’il appartient à la direction de la culture de retenir les critères de classement et de conservation du patrimoine dans ce secteur classé à protéger.

Il se trouve que le site de Sidi El Houari est composé en grande majorité de bâtiments anciens délabrés depuis déjà plusieurs décennies. Même des monuments historiques, tels que le Palais du Bey et la mosquée du Pacha, ainsi que d’anciennes infrastructures urbaines comme l’ex-hôpital Baudens ou la vieille piscine Bastrana, semblent aujourd’hui presque condamnés à une démolition pour risques d’effondrement aggravés suite à la fragilisation des sous-sol par les écoulements d’eaux de ruissellement souterraines et les glissements de terrain redoutés dans ce quartier.

Par S.Benali

 

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