Aménagements touristiques le long de la frange marine : entre défis et incertitudes…
La nouvelle façade maritime, longeant la pénétrante autoroutière au port d’Oran connaît, notamment durant la saison estivale, une grande affluence de promeneurs, visiteurs, groupes de jeunes et de familles, venant admirer le coucher du soleil ou goûter à la fraîcheur de l’air marin.
Les infrastructures routières modernes, telles que le tunnel à deux voies, le pont, la route côtière, et la voie express, accentuent l’attractivité de l’endroit.
Près de l’accès menant au port , non loin du terminal à conteneurs, de gros blocs de béton servent de perchoirs à des passionnés de la pêche à la ligne. Ici et là, des familles attablées autour d’ un thé admirent la beauté du panorama en cet endroit splendide qui mérite amplement d’être valorisé par des aménagements permettant d’en faire un véritable pôle touristique.
La nouvelle pénétrante au port d’Oran a induit non seulement une fluidité de la circulation mais aussi de nouvelles aspirations en matière de développement et de promotion du tourisme local. Depuis quelques années, des idées et des annonces de projets touristiques et hôteliers ont été souvent évoqués par des walis en poste soucieux de concrétiser le fameux vieux «plan d’aménagement de la frange marine».
Un plan qui n’a jamais pu être arrêté dans les détails ni encore moins validé et officiellement adopté. Bon nombre de projets, présentés en défis urbains annoncés, restent entourés par des aléas de conjonctures et des incertitudes. Dans le cadre de l’aménagement touristique le long de la pénétrante longeant la frange marine, une longue liste de projets ont été évoqués, parfois oubliés, puis repris des années plus tard à grand renfort médiatique. A l’image par exemple de ce «projet de Marina» annoncé une première fois il y a déjà quarante ans, et évoqué de nouveau par un ex-wali récemment à Oran.
La liste des projets envisagés comprenait également la création de plages artificielles. Une idée devenue peu crédible après l’échec consommé de la plage artificielle aménagée sur le site dit « des Genêts ». Une plage fermée et abandonnée en raison de la mauvaise qualité des eaux de mer.
Des parcs, des espaces verts et de loisirs, des restaurants, des cafés, des pistes de sports, des piscines, un jardin botanique, un parc aquatique et même un terrain de golf ont été également cités parmi les futurs projets à inscrire au grand projet global d’aménagement de la frange maritime, Plus récemment, des initiatives de projets sont annoncés dans les médias locaux, tels que ce projet appelé “L’Oasis d’Oran” comprenant un hôtel avec vue sur la mer, des logements de grand standing, un lac artificiel, un centre commercial et même… un port de plaisance. Puis deux mois plus tard, le même potentiel investisseur, SDH, la Société de développement hôtelier, a présenté la au nouveau wali d’Oran récemment installé un projet plus allégé, appelé «les Falaises», comprenant un complexe touristique résidentiel et commercial censé promouvoir l’attractivité touristique de la zone marine et renforcer l’activité économique locale. Est-ce le projet «L’Oasis» qui vient de changer de nom pour devenir «Les falaises» ?
Toujours est-il que la plupart des médias rapportant ces informations sur les annonces de projets touristiques le long de la frange marine, signalent souvent des contraintes et des incertitudes liées notamment au mode de financement . Même si Oran connaît cette dernière décennie une relance indéniable des investissements dans le tourisme, l’hôtellerie, les jardins urbains, les parcs de loisirs, la ville et la wilaya restent encore en attente d’une vision claire et ambitieuse devant assurer à Oran une grande ouverture sur la mer, avec une belle façade maritime offrant des services touristiques moderne de qualité. Malheureusement trop de projets sont à peine au stade “de l’étude préliminaire”, et d’autres sont simplement évoqués sans détails, ni plans techniques, ni calendrier précis…
Par S.Benali