Oran Aujourd'hui

Sommet du Murdjajo : un sublime site naturel en attente d’aménagement et de valorisation

L’aménagement et l’intégration urbaine de la zone humide de la sebkha plus connue sous le nom du «ptit lac d’Oran», la restructuration et réhabilitation des quartiers de Sidi El Houari et des Planteurs, l’aménagement touristique de la façade marine le long de la pénétrante autoroutière au port d’Oran, le plan global actualisé de la circulation routière, la finalisation du projet routier de la corniche et entre Arzew et Oran le long du littoral, ou encore l’aménagement paysager du site naturel au sommet du mont Murdjadjo, sont autant de grands projets annoncés pour certains depuis plusieurs années, voire des décennies, mais qui restent à ce jour attendus ou espérés par les Oranais et les visiteurs de plus en plus nombreux dans la capitale de l’ouest algérien.
Concernant le Mont Murdjadjo, les Oranais parmi les plus âgés, se souviennent de ces vieilles annonces officielles faisant état d’une réalisation prochaine d’un grand projet parc d’attraction et de loisirs, accompagné d’un zoo, un parc animalier utile à l’éducation et la sensibilisation des jeunes et des enfants à la préservation de la nature, de la flore et de la faune. Malheureusement, les conjonctures et l’état des lieux de l’ancien mode de gouvernance allaient briser ce rêve annoncé. Et le mont Murdjajo est longtemps resté livré à l’abandon et à la clochardisation avancée.
Seul le petit mausolée dédié à Sidi Abdelkader al-Jilani, aussi appelé en Oranie « Moul El Meïda », a permiS au plateau du Murdjajo de connaître une certaine animation sociale grâce aux familles venant se recueillir en mémoire à l’illustre Imam soufi Abdelkader al-Jilani, une figure spirituelle qui rayonne à travers tout le monde arabo-musulman.
L’imam Abdelkader al-Jilani étant enterré à Baghdad, ce mausolée qui lui est dédié sur le plateau du Murdjadjo, ne serait pas sa tombe, mais plutôt une «Gouba», un cénotaphe, un monument funéraire symbolique édifié en 1425 par l’un des disciples du saint imam Sidi Abou Madyane établi et réputé à Tlemcen. Ce mausolée de sidi Abdelkader el Jilani implanté sur ce plateau surplombant la ville allait peu à peu renforcer le caractère symbolique et spirituel du site, devenant un lieu de mémoire et de rassemblement pour des familles oranaises, et en même temps l’un des plus anciens symboles de la ville d’Oran. Ce qui méritait bien le lancement sur ce plateau du Murdjadjo d’un plan de sauvegarde, de réhabilitation et d’aménagement d’infrastructures adéquat.
Un plan devant être axé à la fois sur les travaux de régénération de la forêt, de protection des sols menacés par l’érosion et les glissements provoqués par les eaux pluviales, et de préservation de la biodiversité. Des objectifs plus importants que l’aménagement au pas de charge de terrains de sports et de pétanque, d’espaces dits de repos et de détente et de plates-bandes gazonnées vouées à la dégradation faute d’entretien permanent rigoureux. Des opérations lancées tant bien que mal il y a quelques temps, mais qui avaient soulevé sur les réseaux sociaux de vives critiques de citoyens avisés estimant qu’il fallait d’abord et avant tout assainir l’ensemble de ce site naturel en éradiquant les multiples «points noirs» tels que l’implantation de bidonvilles, la déforestation, le jaunissement des arbres, ou encore l’amoncellement de déchets, détritus et débris d’anciennes constructions sauvages démolies parfois depuis des années.
A l’approche du lancement annoncé du projet de musée et de grande statue érigée en mémoire à l’Emir Abdelkader, le fondateur de l’Etat algérien, bon nombre d’Oranais affichent de plus en plus leur craintes de constater des retards et des reports de date de lancement en raison de bon nombres d’entraves et de contraintes liées à l’état de délabrement global de ce site forestier montagneux dominant la ville. Il suffit en effet de voir l’état des lieux calamiteux de cette très vieille petite route de montagne reliant Santa-Cruz à Mers El Kebir pour se rendre compte de l’ampleur des échecs et des retards cumulés.

Par S.Benali

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