Oran Aujourd'hui

Gestion des espaces verts: Échecs et régression

L’état des lieux déplorable et les conditions lamentables de prise en charge des espaces verts à travers la wilaya d’Oran ont été sévèrement dénoncés dans un récent rapport de la commission de l’environnement de l’APW d’Oran. Ce n’est pas la première fois que les élus de l’assemblée de wilaya dénoncent le fonctionnement de ce secteur d’activité marqué on le sait par des carences et des dysfonctionnements chroniques connus depuis des années. Contrairement à certains discours officiels souvent entendus ces derniers temps, le rapport de la commission de l’APW dresse un tableau très peu glorieux sur la situation actuelle de presque tous les jardins et espaces verts existants, des plus anciens aux plus récents. A l’image du jardin dit «méditerranéen», ou de l’espace vert de Sidi M’hamed pointés du doigt pour leur dégradation avancée causée par un gardiennage défaillant et un manque d’entretien évident. La commission de l’APW a constaté un peu partout le manque d’hygiène, l’absence de commodités élémentaires pour les promeneurs, l’éclairage défaillant et souvent inexistant, ainsi que l’insécurité réelle et ressentie à travers certains sites fréquentés, voire peu à peu squattés par des énergumènes au profil peu recommandable. Ce rapport de la commission de l’APW actuelle n’a malheureusement rien apporté de nouveau ni de bien original par rapport aux nombreux anciens rapports sur l’environnement établis par les APW successives. Pour avoir participé, en 1998, aux travaux d’une commission de l’APW, le chroniqueur peut témoigner d’une certaine logique et pertinence des contenus élaborés à l’époque qui présentaient de sérieuses études d’aménagement et de préservation des espaces verts dans le cadre d’une véritable stratégie de gestion et de maintenance du cadre urbain. Parmi les élus de l’époque on comptait bon nombre d’universitaires et de spécialistes dans différents domaines, sociologues, géographes, urbanistes et même un géophysicien devenu plus tard le patron de l’agence spatiale algérienne. C’est dire si le niveau de l’APW permettait de cerner les problématiques de développement local et de proposer des solutions de réajustement fiables et efficaces. Malheureusement, c’était sans compter sur la nature et le mode de fonctionnement d’un système de présumée gouvernance ancré sur la médiocrité et la prédation généralisée. A Oran, plus de cinquante ans après l’indépendance, on cherche encore à identifier l’ensemble des espaces verts et à déterminer leur statut juridique et leur classification en jardin, rond-point, terre-plein, espace de dépendance ou aire de jeu. Et cela à travers une étude ayant coûté 200 millions de centimes, devant servir d’outil de gestion de ces espaces verts… On ne peut alors que s’interroger sur les activités et les bilans de toutes les APC précédentes installées au chevet de la ville depuis des décennies…
Par S.Benali

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