Doute et pessimisme sous le ciel oranais…
Les services de la wilaya ont annoncé la semaine dernière que la commission de l’environnement travaille depuis plusieurs semaines à «élaborer un rapport détaillé sur les espaces verts et les jardins de la wilaya». Mieux vaut tard que jamais pourrait-on dire à priori. Il se trouve hélas que ce genre d’annonce est depuis longtemps connu à Oran, et ne sert au final qu’à cultiver l’illusion et donner à la gouvernance locale une image de crédibilité et de sérieux. Depuis des décennies, l’environnement, les espaces verts et les jardins en milieu urbain à Oran ne sont pris en charge qu’au rythme des tâtonnements et des gesticulations inutiles de bon nombre d’acteurs formés et forgés au moule du laxisme et de l’incompétence de l’ancien système révolu. Il suffit aujourd’hui de contempler les anciennes opérations menées ici et là pour embellir de grands trottoirs et des rond points pour se rendre compte des failles et des échecs à chaque fois programmés.
Le palmier, et tous les scandales financiers liés à l’achat et à la plantation de cet arbre introduit on ne sait pourquoi en «symbole de modernité» à travers le nouveau tissu urbain, ne cesse de trahir la mauvaise approche et la triste déconvenue des responsables successifs chargés de l’environnement et des plantations urbaines. Par ailleurs, la médiocre organisation générale des structures nationales et locales devant prendre en charge ce volet, ne cesse d’être à l’origine de chevauchement d’attribution, de paradoxes et de fuites de responsabilités.
Les services des Forêts, la direction de l’environnement, les techniciens de la Mairie, les responsables et propriétaires de pépinières d’arbres et plantes décoratives, et bien d’autres acteurs chargés de la maintenance et de l’arrosage ne maîtrisent souvent pas eux-même ni la stratégie, ni le plan de charge ni encore moins le calendrier et le plan d’action qui les concernent.
L’ élaboration d’un rapport détaillé sur les espaces verts et les jardins de la wilaya par une commission dont on ignore le rôle et la composition, semble peu crédible et ne reflète en réalité qu’une attitude, voire une démarche politique dictée par les enjeux et la conjoncture. Les services de la wilaya affirment d’ailleurs haut et fort que la réhabilitation des espaces verts de la wilaya d’Oran constitue l’une des priorités des responsables locaux, «en perspective des Jeux méditerranéens de 2022». Pourquoi, depuis cinq ou six ans, cette manifestation sportive est à chaque fois avancée en «exposé de motifs» ou en prétexte à une opération d’aménagement ou d’embellissement urbain devant être en principe inscrite au calendrier d’action courantes des pouvoirs publics ? Après les J.M 2022, le cadre végétal autour du complexe sportif sera-t-il encore préservé et entretenu ? Le doute et le pessimisme planent encore sous le ciel oranais.
Par S.Benali