Transport et circulation : un baromètre du progrès, de la modernité, et de l’attractivité
En l’absence d’un plan de circulation adapté et efficace, la ville d’Oran souffre toujours de la désorganisation et de l’étouffement de la circulation routière sur plusieurs zones du réseau urbain central et périphérique. Même les grands axes routiers ne sont plus épargnés par les bouchons et les étranglements mettant à rude épreuve les nerfs des automobilistes.
Une situation aggravée au centre ville par l’augmentation du nombre de véhicules en circulation, le manque de stationnement, mais également par les pratiques et comportements de certains énergumènes qui piétinent les règles du code de la route et ignorent les valeurs élémentaires du savoir-vivre ensemble. Sur les réseaux sociaux on peut très souvent lire des commentaires peu élogieux sur le mode de circulation routière à Oran qualifié de «sauvage et anarchique».
Et beaucoup se demandent pourquoi, depuis tant d’années, les pouvoirs publics n’ont pas réussi à apporter des solutions durables malgré les investissements colossaux réalisés sur ce secteur avec notamment un tramway, de nouvelles routes et des ouvrages d’Art, trémies et autoponts. Mais c’est surtout le fameux plan de circulation, en attente de révision depuis des lustres, qui est pointé du doigt par les observateurs avisés qui s’interrogent sur les entraves et les contraintes réelles qui empêchent les gestionnaires concernés à assainir ce secteur du transport et de la circulation routière en milieu urbain ? Ni la direction locale des transports, ni les commissions de la voirie et de la circulation de l’APW et de l’APC, n’ont été en mesure de suggérer des solutions crédibles et durables en matière de mobilité par le tramway, les bus ou les taxis. La carte, le fonctionnement et l’organisation du transport urbain font à ce jour l’objet de sévères critiques dénonçant des tares et des insuffisances criardes.
Tout a d’ailleurs été déjà dit et écrit sur les dysfonctionnements et le manque de professionnalisme affiché notamment par certains transporteurs privés engagés dans la seule course au gain rapide. Le respect du cahier des charges et la déontologie du métier semblent absents du vocabulaire de certains chauffeurs et receveurs autoproclamés. Et le manque de fluidité de la circulation augmente le temps des trajets, faisant perdre à l’économie de nombreuses heures de travail dans le calvaire des bouchons. Sans parler des carences et des déficits en matière d’installation et d’entretien des plaques signalétiques, d’aménagement et de signalisation des arrêts de bus et de taxis et de renforcement des moyens de transports pour certaines communes, comme Tafraoui, où les habitants modestes voulant se rendre à Oran souffrent d’un enclavement insupportable. Des situations anormales, qui semblent pourtant s’inscrire dans une étrange banalité acceptée au quotidien.
Le transport urbain dans une grande ville est pourtant bien un secteur d’activité important qui influe à la fois sur la qualité de vie et sur l’attractivité de la ville concernée. L’un des baromètres du progrès et de la modernité, le secteur du transport et de la circulation devrait mobiliser tous les efforts, les moyens et les énergies pour corriger la situation «tiers-mondiste» souvent forgée par le laxisme et les renoncements. Jusqu’à quand?
Par S.Benali