Oran

MARCHÉ COMMUNAL D’AÏN EL TURCK:
La vente de viande provenant de l’abattage clandestin en force

Les étals de l’informel propo sant à la vente au hucher, plus particulièrement, de la viande de volaille, exposée à un soleil torride, provenant de l’abattage clandestin, ont désormais imposé leur présence dans le sordide marché communal du chef-lieu de la daïra d’Aïn El Turck et ce, à la faveur d’une insolente indifférence, parente proche de la complaisance.

Le répugnant prévalant en ces lieux en ces temps de crise sanitaire n’offusque en toute vraisemblance, plus personne. Il s’illustre exécrablement à travers une multitude d’étalages protégés par des auvents de fortune, narguant les commerçants installés dans ce marché, qui devait en principe être évacué après le mois de ramadhan dernier. Cette activité illicite, qui semble à priori être tolérée, est souvent défendue par les familles issues de bourses modestes, qui argumentent le fait que le prix de la viande proposée à la vente par l’informel leur est beaucoup plus accessible. Des bouchers dudit marché ont pour leur part dénoncé ce qu’ils ont qualifié de « répugnante concurrence déloyale imposée par les revendeurs de viande de volaille, provenant de l’abattage clandestin et de l’insalubrité enfantée par cette activité illicite » avant d’ajouter avec une humeur bilieuse « en sus des charges, nous nous acquittons des taxes d’impôts et l’absurde ironie du sort veut que c’est nous, qui sont concernés par les opérations des services de contrôle sur la qualité de l’hygiène et l’affichage des prix. L’informel, qui biaise sordidement notre activité, n’est nullement inquiété ».

En effet, selon le constat, ces étalages disposent d’une clientèle assez nombreuse et les revendeurs parviennent sans aucune difficulté à écouler une grande partie de leur sordide marchandise. Notons que la vente informelle de la viande provenant de l’abattage clandestin a atteint des proportions alarmantes dans ce marché et ce, avec tous les risques sur la santé publique, notamment en ces temps de pandémie du Covid-19, face à la qualité du produit qui échappe à tout contrôle vétérinaire. Notons aussi que des abattoirs clandestins d’abattage de la volaille répertoriés sur les hauteurs de la commune de Mers El-Kébir, constituent la principale source d’approvisionnement en viande blanche pour le marché d’Aïn El Turck. En effet, à la faveur d’un absurde laisser-faire, ces ateliers clandestins semblent vraisemblablement avoir encore de beaux jours devant eux, avec toutes les conséquences néfastes sur la santé publique.

Les hauteurs de cette municipalité sont devenues le lieu d’élevage et d’abattage clandestins, grandeur nature, de la volaille, les poulets principalement. Les habitants domiciliés dans les alentours ne cessent de se plaindre des ordures et des rejets, qui jonchent le tronçon entre le lieudit Dadayoum, qui accède à la route de la corniche supérieure. A défaut d’incinérateurs, les déchets générées par cette activité illicite (poussins morts, abats de poulets et détritus, résidus d’aliments de volaille et autres produits biochimiques, etc.) sont jetés en pleine nature.

Les abats et les restes de cette pratique interdite, en principe, par la loi, attirent toutes sortes d’animaux nuisibles. Un autre danger : la contamination des nappes phréatiques par ces amas d’ordures et le risque d’épidémie via les moutons et les vaches qui s’y nourrissent. Il y a lieu de signaler que le but de créer un point réglementé pour cette activité et lutter contre le phonème de l’abattage clandestin, deux abattoirs ont été ouverts dans la commune d’Ain Turck. L’un de ces abattoirs est destiné à la viande blanche et le deuxième pour la viande rouge.

La première structure, qui emploie dix personnes, a une capacité de 300 unités par jour, alors que le deuxième abattoir d’une capacité de 500 kilos de viande rouge par jour, emploie 5 personnes. Alors que les services concernés et à leur tête la direction de la santé mettent en garde contre les intoxications et les risques sur la santé publique, notamment en ces temps de crise sanitaire, certains revendeurs continuent de mettre en péril le consommateur, qui eux aussi ont leur part de responsabilité. Signalons que les contrôles ayant ciblé les boucheries, ont dévoilé une complicité entre les auteurs de l’abattage clandestin et certains bouchers.

Régulièrement les brigades mixtes composées des représentants des services agricoles, de la santé et de la DCP accompagnés des agents de l’ordre public effectuent des sorties inopinées dans certains quartiers réputés pour abriter des abattoirs clandestins et la plupart du temps des saisies sont effectuées et des procès- verbaux dressés. Cette activité illicite impose à priori une rude et déloyale concurrence aux boucheries installées dans ce marché et a réussi à s’insérer dans le paysage de ce marché et ce, au même titre qu’un autre nombre indéterminé d’autres activités illicites.
Rachid Boutlélis

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