Mouloudia d’Oran: Grandeur et décadence…
Depuis des années, le club sportif du Mouloudia d’Oran ne cesse d’enregistrer des échecs et des déboires qui ont fini par ternir l’image du prestigieux club historique de la capitale oranaise. Sur le Boulevard des Chasseurs, on peut admirer ces tas de déchets et de détritus abandonnés le long de la façade décrépie du siège du club, fermé depuis longtemps pour d’obscures raisons administratives et financières.
Un peu à l’image du siége de l’APC, ironisent les mauvaises langues locales qui n’hésitent pas à dire que la régression du Mouloudia d’Oran est conforme au parcours de la ville et de son APC gangrenée elle aussi depuis des années par un déficit chronique de compétences et de crédibilité dans la gestion des différents dossiers. On apprenait la semaine dernière que le Mouloudia d’Oran a été encore une fois été interdit de tout recrutement en raison de la dette colossale, de l’ordre de 21 milliards de centimes, accumulée par le club.
Une situation révélée par la chambre de résolution des litiges au niveau des instances de gestion du football professionnel, mais qui n’a pas choqué outre-mesure l’opinion publique oranaise bien habituée, il faut le dire, à ces scandales à répétition. Tous les observateurs initiés aux méandres du fonctionnement et de la gestion du club professionnel, soulignent que le désastre chronique dans la gestion était prévisible depuis longtemps et ne pouvait que s’accentuer avec la reprise des commandes du Club par l’un des mêmes acteurs en conflit pour le contrôle du MCO depuis plus de vingt ans.
Une majorité d’Oranais ne cessent en effet de dénoncer la «prise en otage du grand club oranais par un groupe inamovible d’actionnaires et de dirigeants qui n’ont jamais été à la hauteur de la renommée du club et de ses légitimes ambitions». Beaucoup, parmi le collectif des supporters du club, expriment ouvertement leur colère et dénoncent «le degré de nuisance des actionnaires et des dirigeants du MCO» qui seraient, selon eux, seuls responsables des dérives et de la déchéance du club.
Pour ceux qui, depuis longtemps ne s’intéressent plus aux péripéties de gestion du Mouloudia d’Oran, les échecs et le tâtonnement au sein du club de football local s’inscrivent aussi dans cette légendaire malédiction de Sidi El Houari, qui selon des historiens, aurait été lancée par le saint patron de la ville à des habitants peu respectueux des règles et de la morale dans la gestion des affaires collectives. Une réalité, ou une légende, qui a traversé les siècles mais qui subsiste encore dans les mémoires des anciens oranais déçus et très chagrinés par l’état des lieux déplorable de la ville dans presque tous les domaines de gestion de la vie collective…
Par S.Benali