Oran Aujourd'hui

Ne jamais dire «cela n’arrive qu’aux autres…»

Une quinzaine d’individus , dont 11 mineurs ont été arrêtés par les services de la sûreté de daïra de Oued Tlélat pour délit de violence et d’agression en bandes organisées. Cette opération de police a été menée suite à une bataille rangée entre deux bandes rivales en possession d’armes blanches prohibées dans l’un des quartiers de Oued Tlélat . Depuis quelque temps déjà, les citoyens de la daïra de Oued Tlélat ne cessent de dénoncer la montée en puissance du fléau des «gangs armés» semant la peur et l’angoisse parmi les habitants des quartiers et des nouvelles cités d’habitat.
Un phénomène, explique un sociologue oranais, qui a été généré par la croissance vertigineuse d’un habitat périphérique dépourvu de structures d’accompagnement social dans tous les secteurs de la vie collective. Les recasement des occupants de bidonvilles éradiqués et le relogement des mal-logés du vieux bâti ne pouvaient à moyen terme qu’entrainer des formes de conflits, voire de «conquête de territoire » dans un tissu urbain périphérique déjà bien pénalisé par le déficit d’emploi et de perspectives d’insertion sociale. Par ailleurs, la hausse du trafic de drogue et de comprimés psychotropes ne pouvait que susciter de grandes rivalités entre anciens et nouveaux dealers voulant occuper le créneau dans ces nouvelles grandes zones d’habitat. Malgré les efforts indéniables des forces de police en guerre contre la délinquance et la criminalité, il faut bien reconnaître que les trafics, les fraudes, les escroqueries de toutes nature et les malversations ne cessent de se multiplier, alimentant chaque jour la rubrique des faits divers de la presse oranaise. Même des bouchers ont été appréhendés pour vente de viande de baudet provenant d’abattage clandestin. Ou pour utilisation d’une substance chimique servant à la conservation des cadavres et permettant de donner un aspect de fraîcheur à la viande impropre à la consommation.
Des pratiques révoltantes qui viennent s’ajouter aux fléaux propres à la criminalité organisée et à la délinquance observée au quotidien dans la plupart des quartiers. La guerre des clans, dans la grande zone urbaine périphérique de Oued Tlélat, qui implique même des mineurs de 12 à 15 ans, risque fort de s’amplifier si toutes les mesures d’ordre sécuritaires, mais aussi sociales, culturelles et sportives ne sont pas réunies pour éviter que le chaos et la déstructuration sociale ne prennent une plus grande ampleur. Bien d’autres grandes métropoles modernes à travers le monde connaissent ce fléau des «banlieues de non-droit» souvent décrites dans des films. Il ne faut jamais dire ni croire que «cela n’arrive qu’aux autres…». Surtout dans cette métropole oranaise connue pour la fatalité des retards et des échecs de gestion de bon nombre de ses projets de développement.
Par S.Benali

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