Une criarde insuffisance de lieux de vacances pour les colons dans la contrée côtière d’Aïn El Turck, qui s’est lamentablement illustrée au cours de la dernière période estivale, risque probablement de se reproduire l’été prochain et ce, au détriment, fort malheureusement, de centaines d’enfants.
Des responsables de famille ont mis en exergue « cet affligeant état de fait, qui prive des enfants issus de familles de smicards notamment, et donc, qui ne sont pas à mesure de leur offrir des vacances au bord de la grande bleue ». La formule palliative du camping de toile, longtemps ignorée par les autorités locales, qui a été finalement tentée quatre années auparavant a été malheureusement suspendue avec l’avènement de l’épidémie du coronavirus. En fait, cette formule de vacances a été relancée par des investisseurs et ce, pour tenter de pallier au désintéressement manifeste à cette louable initiative en dépit des directives instruites par le ministère du tourisme, qui ont été adressées à cette époque aux wilayas côtières.
Les responsables locaux ont été exhorté à faciliter les procédures dans ce créneau, qui rapporte un supplément positif dans la relance du secteur du tourisme. Toujours est-il que l’expérience du camping familial a été tentée en 2016, au complexe des Andalouses et s’est avérée une réussite totale. Il s’agissait d’un camp de toile pour famille, constitué de 50 tentes, équipées de toutes les commodités nécessaires pour offrir aux familles un cadre de séjour agréable. Il importe de signaler dans sur ce même volet, la descente aux enfers des centres de colonies, essaimés à travers la contrée d’Aïn El Turck, au grand dam des familles issues de bourses modestes. Dans le souci de colmater cette brèche de nature sociale, les responsables au niveau des communes côtières avaient été saisis à travers une instruction du ministère de l’Intérieur et des collectivités locales, transmise à cette époque par la wilaya d’Oran, pour procéder à la réhabilitation de ces centres de colonies de vacances en vue de leur exploitation.
L’instruction faisait état de l’exploitation de ces centres de vacances pour accueillir des colons issus de familles ne disposant pas de revenus suffisants. Cette formule, une initiative louable pour les petites bourses, visait également à créer une rentrée d’argent pour les communes côtières en vue de s’autofinancer. Il y a lieu de noter aussi que seulement quatre centres sont opérationnels sur la quinzaine répertoriée dans la seule commune d’Aïn El Turck, deux autres à Bousfer et deux à El Ançor. Signalons que la mort lente de ces lieux de vacances, a commencé à se manifester dès le début des années 90, avant de s’illustrer à travers l’inexplicable renvoi aux calendes grecques de cette formule, qui suscitait le bonheur des enfants issus de couches sociales défavorisées plus particulièrement. Ce malheureux constat s’explique à travers le fait que la grande majorité des centres de cette contrée côtière s’est transformée en un lieu de squat pour des familles sinistrées, tandis que le reste est livré aux mignardises de la nature et les actes de vandalisme. Le temps des joyeuses kermesses, qui égayait à l’époque l’ambiance de ces centres, semble malheureusement être révolu et ce, pour des raisons liées en partie à la défaillance des entreprises chargées de leur gérance. Nos interlocuteurs ont fait remarquer à ce propos que « cette incartade, qui aurait pu être évitée avec un esprit créatif et un certain sens de responsabilité, a privé des enfants, issus, dans leur grande majorité, de familles de smicards, de vacances au bord de la grande bleue ». Signalons également que des établissements scolaires, essaimés à travers cette contrée, se sont substitués à ces centres de vacances pour tenter de colmater cette brèche, qui a été enfantée par une gestion décriée de ce dossier. Selon les mêmes interlocuteurs, bien au fait de ce dossier « le volet finance ne peut être mis en avance pour invoquer cette déplorable situation, qui a fort malheureusement privé des centaines d’enfants d’un séjour au bord de la mer. Il faut plutôt mettre le doigt sur l’absence d’une sérieuse prise en charge du dossier afférent à cette noble activité, qui ne coûtait pas beaucoup d’argent, car elle était exercée généralement à titre de bénévolat par des encadreurs amoureux de leur profession » avant de renchérir avec une pointe dépit non dissimulée « il est aberrant de constater la disparition de ces lieux de vacances pour ces colons, venus de différentes régions du pays. Une seule session accueillait à l’époque 400 colons environ.
Ce nombre est multiplié par quatre ou cinq, selon la capacité d’accueil du centre». Toujours est-il que pour tenter un tant soit peu de combler ce vide, qui n’est pas censé exister, une petite grappe d’entreprises s’était démenée pour tenter de franchir les difficiles entraves bureaucratiques et arracher les faveurs des établissements scolaires de ladite contrée et ce, afin d’organiser des vacances en faveur des colons de la région Sud du pays dont la majorité n’a jamais eu l’occasion de voir, même de loin, la grande bleue. Il convient de noter également que, les trois centres de colonie de vacances étaient en activité dans le chef-lieu de la daïra avant l’avènement de la pandémie de Covid-19 à la faveur d’une formule concoctée par la direction de la jeunesse et des sports. Ces centres accueillaient dans le cadre d’une action de solidarité des enfants sahraouis et du Sud.
Rachid Boutlélis