EDITO

A la croisée des chemins

Les plaques tectoniques dans un monde en pleine ébullition politique et guerrière n’ont pas encore fini de rendre leur verdict sur ce que sera l’avenir de l’humanité demain. Ainsi même l’Europe,  qui se croyait à l’abri d’autres affrontements après la deuxième guerre mondiale, se voit confrontée au conflit ukrainien qui dure depuis plus d’un an, et engage dans son sillage un face à face est-ouest comme on n’en a pas vu depuis les terribles années de la guerre froide.

 

Un conflit qui est en train de redessiner la nouvelle carte géopolitique et rebattre de fond en comble les relations internationales. Et le plus grave dans ce conflit, c’est qu’aucune solution politique ne semble pointer à l’horizon. Les parties en conflit, au-delà de la Russie et de l’Ukraine,  ne semblent pas pressées de s’asseoir autour de la table des négociations,  notamment les Occidentaux qui trouvent là une opportunité d’affaiblir Moscou pour de longues années. Il faut dire que les lendemains ne sont pas rassurants pour les puissances occidentales qui savent qu’un nouvel ordre mondial est en train de naître. Un monde où ils pourraient perdre beaucoup de leur influence et où beaucoup de leurs intérêts seront grandement remis en cause.

 

Un autre continent est lui aussi touché par de grands soubresauts et fait craindre le grand dérapage. Il s’agit du continent africain, secoué ces derniers temps par une série de coups d’État où les grandes puissances ont une main d’une manière ou d’une autre. Et le risque majeur qui guette l’Afrique c’est bien une guerre généralisée qui impliquerait plusieurs pays, comme le fait craindre le cas nigérien et les menaces directes de la Cedeao.

 

Un scénario du pire où l’ancienne puissance coloniale joue son va-tout et pousse vers l’affrontement pour encore espérer garder ses privilèges, aujourd’hui clairement et publiquement menacés par les nouveaux régimes issus des changements imposés par les militaires dans plusieurs pays africains.

 

A ces deux grands dossiers de l’heure, il faut ajouter ces dossiers encore en suspens en Libye,  Syrie, Yémen et même l’Irak dont les situations sont bien loin d’être pacifiées.

 

Le monde est incontestablement à la croisée des chemins et personne ne peut jurer de quoi sera fait demain. Trop d’intérêts et d’interrogations accompagnent ces zones de tension et l’accouchement d’un nouveau monde et d’un nouvel ordre mondial ne se feront certainement pas sans douleur.  C’est le propre d’ailleurs de tout accouchement.

 

Par Abdelmadjid Blidi

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