Affaissement de chaussée à la station balnéaire «Beau Séjour» à Aïn El Türck : le wali Chibani exige l’ouverture immédiate d’une enquête
Un affaissement partiel de la chaussée s’est produit dans la matinée du lundi, vers 6h00, à la station balnéaire « Beau Séjour » d’Aïn El Türck, provoquant une vive inquiétude chez les riverains. Le sinistre s’est produit en contrehaut d’un vaste chantier immobilier en cours de réalisation sur une superficie de 10 hectares.
Fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer, bien qu’un véhicule de type Fiat 500 ait été entraîné dans la cavité formée par l’effondrement. Le conducteur, absent au moment des faits car en prière dans la mosquée attenante, a échappé de peu au drame. Alerté, le wali d’Oran, M. Chibani Samir, s’est immédiatement rendu sur place, accompagné de membres de son exécutif et des autorités locales de la daïra d’Aïn El Türck.
Une première série de mesures d’urgence a été ordonnée, notamment la sécurisation du périmètre et la suspension préventive de l’alimentation en gaz de ville dans une partie du quartier afin d’éviter tout risque d’explosion. Le wali a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la remise d’un dossier technique complet sur la situation.
Les premiers éléments d’analyse laissent penser que l’affaissement pourrait être lié aux travaux de construction de la future résidence «Vista Mar», un projet haut standing de 14 étages avec parking en sous-sol et espaces commerciaux, porté par le groupe «Ben Melissa Promotion».
Selon certaines sources techniques, le phénomène serait aggravé par le ruissellement des eaux souterraines dans la zone. À noter que le chantier en question avait déjà connu plusieurs arrêts depuis le démarrage des travaux il y a près d’un an, notamment lors de la phase de fondations et du coulage de béton, ce qui soulève aujourd’hui des interrogations sur les conditions d’exécution et le suivi technique du projet. La situation reste sous surveillance, et de nouvelles mesures pourraient être prises en fonction des conclusions de l’enquête en cours.
Il convient de souligner que le projet en question avait, dès son lancement, suscité de nombreuses contestations de la part de la société civile d’Aïn El Türck, qui s’était clairement opposée à sa réalisation. Malgré cette mobilisation citoyenne, le projet a été validé, sans que certaines préoccupations majeures ne soient pleinement prises en compte.
Si le projet se voulait ambitieux sur le plan urbanistique et une valeur ajoutée pour la commune d’Aïn El Türck, une question essentielle demeure: était-il réellement adapté au site d’implantation ? Ce dernier présentait en effet des caractéristiques particulières, puisqu’il se situe à l’extrémité d’un oued naturel servant d’exutoire pour les eaux pluviales vers la mer. Une telle configuration géographique impose des précautions spécifiques.
Par ailleurs, la fiabilité de l’étude hydrogéologique – indispensable pour tout projet de construction en zone littorale – mérite aujourd’hui d’être réévaluée. Le projet étant implanté à seulement une cinquantaine de mètres du rivage, une expertise rigoureuse était nécessaire pour garantir la stabilité du sol et prévenir tout risque d’affaissement. Ce sont précisément ces éléments que les experts doivent désormais examiner pour déterminer les causes réelles de l’affaissement survenu récemment, et qui a failli entraîner l’effondrement de la mosquée attenante. Heureusement, les fondations de cette dernière ont résisté au choc, évitant ainsi un drame plus grave. Cela dit, bien que le risque immédiat ait été écarté grâce aux premières mesures d’urgence préconisées par les services techniques de la construction, conformément aux recommandations du wali, une vigilance s’impose encore.
En effet, les habitations situées sur la chaussée concernée doivent désormais faire l’objet d’expertises approfondies. L’objectif est de détecter d’éventuelles fragilités structurelles, invisibles à l’œil nu mais potentiellement dangereuses à moyen ou long terme. Une telle évaluation technique est indispensable pour garantir la sécurité des occupants et prévenir tout nouvel incident.
Karim Bennacef
