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Algérie-France, dialogue national , sécurité hydrique, social, Palestine… Les vérités du Président Tebboune

Le président de la République a évoqué lors de l’entretien, diffusé samedi soir sur les chaînes de télévision et de radio nationales, qu’il a accordé à des médias nationaux l’ensemble des questions qui font l’actualité du moment. Il n’a éludé aucun sujet et s’est exprimé avec la franchise que les Algériens lui reconnaissent.

Sur le crise avec la France, où l’extrême droite est montée au créneau avec l’objectif de provoquer une cassure irrémédiable dans les relations entre les deux pays, le chef de l’Etat estime que le contentieux entre l’Algérie et la France «a été créé de toutes pièces». Il a qualifié ce qui se passe autour de cette question de «brouhaha» et de «capharnaüm politique». Le président de la République «garde comme unique point de repère, le Président Macron. Nous travaillons ensemble», a-t-il dit. Pour le Président «il y a eu, c’est vrai, un moment d’incompréhension, mais il reste le Président de la République française, et personnellement, tous les problèmes doivent se régler soit avec lui ou avec la personne qu’il délègue, en l’occurrence son ministre des Affaires étrangères, à juste titre», a-t-il précisé. Il a indiqué, en outre, que l’Algérie et la France «sont deux Etats indépendants: une puissance africaine et une puissance européenne et deux Présidents travaillant ensemble. Tout le reste ne nous concerne pas», a-t-il martelé. Le président de la République a, par ailleurs, relevé que «la France officielle a reconnu l’assassinat de Ben M’hidi. L’histoire nous la connaissons. On ne refait pas l’histoire. Cela nous ramène à la question de la mémoire».

Salaires et allocation chômage

Le président de la République a réitéré son engagement à poursuivre l’augmentation progressive des salaires et de l’allocation chômage, saluant le haut patriotisme de la jeune génération qui «est fière de son pays». Il a déclaré: «l’augmentation de l’allocation chômage se poursuivra progressivement (…) que je m’y suis engagé, tout comme je me suis engagé à valoriser les salaires jusqu’à 100 %». Après avoir rappelé que «les salaires ont été augmentés de 47 %», le président de la République a souligné, dans ce cadre, que «la poursuite de la valorisation des salaires se fera selon la situation économique du pays et dans des proportions raisonnables, sans déséquilibrer le budget de l’Etat». A cette occasion, le président de la République a salué «l’éveil de la jeunesse d’aujourd’hui, jalouse et fière de son pays, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur». La jeunesse algérienne «est désormais fière des produits de son pays, reconnus pour leur haute qualité, une source de fierté et une preuve du patriotisme dont fait preuve la génération actuelle, n’en déplaise à certaines parties», a-t-il souligné.

Le dialogue national aura lieu fin 2025 ou début 2026

Le président Tebboune, a réaffirmé son engagement à ouvrir un dialogue national fin 2025 ou début 2026, souhaitant que ce dialogue profite au pays. «Je respecte toujours mes engagements, mais au moment opportun, j’ai annoncé précédemment l’ouverture d’un dialogue national sur l’avenir du pays fin 2025 ou début 2026». Sur le choix de cette date, le président de la République a expliqué : «Je pense que d’ici là, nous aurons résolu presque tous les problèmes hérités et comblé toutes les lacunes, ce qui nous permettra de nous consacrer aux questions politiques inclusives», souhaitant que ce dialogue «profite au pays et non aux personnes». Saluant «l’évolution significative» du niveau de conscience collective, le président de la République a relevé que la majorité des jeunes universitaires avaient «la capacité d’analyser les événements. Il a, dans ce cadre, rappelé qu’il s’était engagé, lors de la campagne électorale pour son premier mandat présidentiel, à passer le flambeau aux jeunes, un engagement qui se concrétise actuellement en permettant à cette importante frange de la société de renforcer sa présence au sein des assemblées élues locales et nationales». Ces efforts visent, a-t-il dit, à «créer une nouvelle élite politique et économique, en misant sur les jeunes entrepreneurs».

La stabilité du pays, une ligne rouge

Le président de la République a affirmé que l’Etat sanctionnera quiconque touche à la stabilité du pays, à l’unité nationale et aux valeurs de la société algérienne sous couvert de «liberté d’expression». Il insisté sur le fait que «la diffamation, les insultes et les injures à l’endroit des familles et des individus sous couvert de liberté d’expression ne sont pas permises», assurant que l’Etat sanctionnera quiconque «touche à la stabilité du pays, à l’unité nationale et aux valeurs et traditions de la société algérienne».
A ce propos, il a précisé que «la liberté d’expression par la critique n’a jamais été interdite en Algérie, mais cela n’autorise pas de porter atteinte aux traditions et à la culture authentique de notre société», insistant sur «le rejet catégorique de tout ce qui est susceptible de toucher à la spécificité des différentes régions du pays et à l’unité nationale». En ce qui concerne les critiques adressées à l’Algérie sur la question de la liberté d’expression, le président de la République a affirmé que ces critiques visaient principalement à «déstabiliser le pays», soutenant que «quiconque emprunte cette voie est un agent et fait partie de la cinquième colonne». Évoquant la notion de démocratie, le président de la République a expliqué que «privilégier une opinion par rapport à une autre en se basant sur des principes biaisés serait injuste et contraire aux fondements et valeurs de notre société». L’Algérie «n’est pas un Etat totalitaire» comme certains tentent de le faire accroire sous couvert de «liberté d’expression», a insisté le président de la République, ajoutant que la société algérienne a «ses spécificités qu’il faut respecter».

De grandes avancées dans la sécurité alimentaire et hydrique

Abdelmadjid Tebboune a souligné aussi les progrès considérables réalisés dans la sécurité alimentaire et hydrique, du fait de l’augmentation de la production agricole et de la mise en œuvre d’un programme ambitieux pour la réalisation de stations de dessalement de l’eau de mer, l’interconnexion des barrages et l’exploitation des eaux souterraines. Le Président a souligné que l’Algérie atteindrait l’autosuffisance en plusieurs produits, «à l’instar du blé dur dont l’autosuffisance sera complètement réalisée au cours de cette année», a-t-il dit. Le président de la République a également salué le progrès réalisé en matière d’exportation grâce à la qualité du produit local, notamment l’exportation des produits agricoles, et ce suite à «la débureaucratisation du secteur agricole et au recours à des techniques agricoles avancées grâce aux efforts des agriculteurs».
Il s’est dit, à ce propos, satisfait quant à la résolution du problème du foncier agricole «qui sera définitivement réglé cette année», en attendant le parachèvement des efforts devant «résoudre deux problèmes majeurs : la production de lait, notamment grâce à notre projet avec les Qataris à Adrar, et la production de viande. Je me suis entendu avec l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) pour parvenir à une solution définitive à la filière ovine». Le président de la République a en outre indiqué que l’économie algérienne devrait connaître un essor économique majeur avec l’entrée en production de plus de 11.000 projets d’investissement.
Le chef de l’État a également annoncé le projet de création d’une entreprise nationale spécialisée dans la réalisation et la gestion des stations de dessalement de l’eau de mer. «Nous avons pris la décision de créer une entreprise nationale de réalisation et de gestion des stations de dessalement de l’eau de mer, en misant sur nos compétences humaines, notamment les jeunes ayant participé à la réalisation de différentes stations de dessalement de l’eau de mer», dont les entreprises relevant de Sonatrach.

La numérisation généralisée avant fin 2025

Le président de la République a, par ailleurs, affirmé que l’Etat était à pied d’œuvre pour généraliser la numérisation avant la fin de l’année en cours. Lors de cette entrevue périodique avec des représentants des médias, le président de la République a précisé que «les Etats modernes reposent sur des données exactes, avec une faible marge d’erreur», soulignant, à cet égard, que l’Algérie «est à pied d’œuvre pour généraliser la numérisation avant la fin de l’année 2025». Dans ce contexte, il a estimé que le recours à la numérisation et aux ordinateurs est de nature à conférer de la transparence à toutes les opérations, ce qui permettra, a-t-il dit, de «maîtriser les dépenses de l’Etat». Le président de la République a réaffirmé le caractère social de l’Etat «par fidélité aux chouhada de la Révolution de libération et à la Déclaration du 1er Novembre», soulignant que l’Algérie «avance sur cette voie».

L’Algérie ne renoncera pas à la Palestine

Le chef de l’Etat a affirmé sur un autre sujet que l’Algérie ne renoncera pas à la Palestine et qu’elle continuera à la défendre, tout en exigeant que les responsables des crimes commis à Ghaza répondent de leurs actes. «L’Algérie ne renoncera pas à la Palestine. Nous l’avons défendue et nous continuerons à le faire», mettant en avant la bataille que mène l’Algérie à cet égard au sein des Nations Unies.
«Nous avons été les premiers à appeler à la poursuite en justice des responsables des massacres à Ghaza et nous le sommes toujours», a-t-il ajouté. Le Président Tebboune a rappelé que «la question palestinienne est une question fondamentale qui nécessite concertation et entente», s’interrogeant sur «ces réunions restreintes» qui ont eu lieu sur la situation en Palestine.
Concernant le Sahel, le Président Tebboune a déclaré que les Maliens «ont compris que l’Algérie est un pays frère et pas seulement un voisin, qui n’a jamais songé à imposer quoi que ce soit. il en est de même pour le Niger, toujours est-il qu’une tierce partie (sans la nommer) tente d’exercer une influence en diffusant de fausses informations». S’agissant de l’accord de paix et de réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, le président de la République a précisé que les frères maliens sont libres de le relancer et de l’appliquer, soulignant que cet accord n’avait pas vocation à s’immiscer dans les affaires internes du Mali.
A une question sur le projet du gazoduc transsaharien et la place de l’Algérie sur l’échiquier énergétique international, le président de la République a affirmé l’ambition de l’Algérie de «doubler sa production de gaz naturel dans les cinq prochaines années», soulignant que l’Algérie est devenue «un fournisseur très fiable», notamment pour le marché européen, ajoutant que les efforts sont en cours en vue de réaliser un «troisième gazoduc entre l’Algérie et l’Italie vers l’Allemagne, pour exporter l’hydrogène et l’électricité conventionnelle et non conventionnelle», insistant sur l’importance de diversifier la production nationale d’hydrocarbures, tout en rappelant la profondeur et la qualité des relations historiques entre l’Algérie et l’Italie, lesquelles se démarquent par leur «l’efficacité».
Il a, à cet égard, salué les investissements italiens en Algérie, notamment dans le domaine du montage automobile, qui va permettre de passer à une véritable industrie basée sur l’augmentation du taux d’intégration nationale, outre l’investissement dans le domaine agricole, annonçant l’ouverture prochaine, par le Plan Enrico Mattei, ami de la révolution algérienne, de son siège en Algérie.
Le président de la République s’est également dit satisfait quant au retour à la normale des relations entre l’Algérie et l’Espagne, notamment sur le plan commercial, «après avoir connu un coup de froid», ajoutant dans ce contexte que l’Algérie importera de ce pays une partie de ses besoins en ovins en prévision de l’Aïd El-Adha».

Yahia Bourit

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