Oran Aujourd'hui

Ambiance de marasme et d’incertitudes

Le mois de Ramadhan tire à sa fin. Un mois durant lequel les modes de vie individuelle et collective ont été bien bousculés et « dénormalisés ». Comme chaque année, le mois de Ramadhan a été accueilli par la majorité des Oranais avec une foi partagée. Et comme chaque année, le calvaire de la flambée des prix, attisé par la spéculation et la loi du marché a été au cœur des inquiétudes et des préoccupations des ménages les plus modestes. Comme chaque année, les circuits de distribution ont été activés. Malgré quelques «couacs» enregistrés dans certaines communes lors des opérations de versement de la prime de l’Aid et de la prime d’aide aux plus démunis, la gestion des circuits de solidarité a relativement bien fonctionné. Et comme chaque année la vie quotidienne plutôt déréglée a été rythmée par les léthargies et le sommeil durant la journée, et les « énergies » retrouvées le soir après les copieux repas. Après la Salat du «Taraouih», les Oranais avaient le choix entre les conférences religieuses organisées dans l’une des Zaouia et mosquée de la cité, les soirées théâtrales ou musicales au théâtre Abdelkader Alloula, ou encore les rencontres artistiques et littéraires animées notamment par l’IDRH de Canastel. Mais pour une majorité de citoyens oranais, les soirées de Ramadhan se suivent et se ressemblent, assis devant la télévision ou déambulant dans les boulevards devant les façades commerciales. Durant ce Ramadan 2023, le commerce illicite et la prolifération des marchés informels ont gardé toute leur ampleur, transformant parfois certains espaces urbains en zone d’anarchie et de non droit. Et comme chaque année, rares ont été ceux qui conjuguaient leur foi religieuse avec leurs obligations sociales et les valeurs morales élémentaires imposées par la vie en collectivité. Malgré les discours et les mesures annoncées pour lutter contre la fraude, la spéculation et les tricheries commerciales de toute sortes, les Oranais semblaient désappointés et impuissants face au dérèglement du marché des produits alimentaires et aux pratiques commerciales de bon nombre d’acteurs motivés par la course au gain rapide et au profit illicite. Même les habits pour l’Aïd des enfants connaissent une forte hausse des prix, accentuant le dépit et la colère des familles les plus modestes. Au final, Oran aura vécu un Ramadan 2023 sous les mêmes pesanteurs et les mêmes contraintes sociales, accentuant l’ambiance de marasme et d’incertitudes qui ne cesse d’envahir le ciel oranais.
Par S.Benali

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