Oran Aujourd'hui

Aménagement de la Pêcherie : des rêves et des tâtonnements

La zone de sortie ouest d’Oran vers le littoral de la Corniche a toujours été connue pour l’encombrement de la circulation, les bouchons, les coups de klaxon le long du tunnel, et bien évidement les grands et petits restaurants de poissons donnant son nom à cet espace urbain censé être un pôle attractif pour le tourisme local. Depuis toujours, la plupart des wali de passage à Oran ont exprimé l’ambition d’aménager toute cette zone mitoyenne au quartier historique de Sidi El Houari, pour en faire un quartier touristique agréable et pittoresque digne des ambitions de la grande cité oranaise.
Au fil des ans, des opérations ont été engagées pour aménager un rond-point, refaire des trottoirs, élargir une route, créer une aire de stationnement, procéder au ravalement de façades et d’autres actions dites d’embellissement donnant l’illusion du progrès et du changement. Malheureusement, le projet d’aménagement global initialement projeté allait se heurter à de multiples contraintes, notamment juridiques, empêchant l’expropriation et la démolition de bon nombre de bâtisses marquant l’état de délabrement et de clochardisation avancée.
Tous les observateurs s’accordent à dire aujourd’hui que la réalisation d’un petit giratoire, l’aménagement d’un parking, la création d’un espace vert sur le talus de la Calère ou même la réalisation d’une petite route en pente menant au fort de Santa Cruz ne permettent nullement de dire que cette zone de la pêcherie a été sérieusement prise en charge par un véritable projet réfléchi de restructuration et d’amélioration urbaine digne des ambitions affichées. Tant il est vrai que les «points noirs» pointés du doigt qui devaient être éradiqués en matière de disposition et de configuration du bâti sont toujours là, entravant la fluidité de la circulation routière de plus en plus dense chaque année.
A l’image de la route principale sortant du tunnel de la Pêcherie, contourne un rond-point, puis voit son trajet soudainement dévié par de vieilles constructions d’immeubles en R+1 et R+2 dont les étages supérieurs sont délabrés et abandonnés et où seul le RDC est occupé par des «restaurants» de poissons.
On sait que malgré la mise en service de la route dite de la «corniche supérieures» cette vieille route des tunnels à la sortie de la pêcherie reste sous-dimensionnée et plus que saturée en période estivale où l’on assiste souvent à un blocage intégral de la circulation entraînant les cris, les coups de klaxons et les colères face aux désagréments.
Selon des témoins avisés, toutes les vieilles constructions qui font obstacle à un élargissement de la voie et une amélioration du trafic routier entre Oran et les plages de la Corniche sont occupées en rez-de-chaussée par des commerçants-restaurateurs formant un fort «lobby de résistance» à toute tentative de délocalisation même provisoire devant permettre des travaux d’aménagement et de modernisation du site de la pêcherie. «C’est un peu le même front du refus que l’on constate pour l’aménagement de la rue et du marché de la Bastille », déplore un vieux retraité dépité par certaines formes d’impunité qui pénalisent l’avenir urbain de la Cité.

Par S.Benali

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