Aménagement de la Sebkha: entre grands espoirs et échecs du passé
Pas moins de 10 milliards de dinars ont été accordés à un fabuleux projet d’aménagement du site «Dhaya Morsli», plus connu des Oranais sous le nom de la Sebkha ou encore de «P’tit Lac». Lors d’une réunion tenue la semaine dernière avec son exécutif, le wali d’Oran a indiqué que le site de Dhaya Morsli sera transformé en pôle touristique et scientifique». Le projet, a expliqué le premier responsable local, «comprend la réalisation de 4 à 5 bâtiments dont un qui sera identique à celui de la ville australienne de Sydney». Le projet en question, a ajouté le wali, inclut également «la réalisation d’une «esplanade spécifique devant servir de centre scientifique abritant plusieurs activités ».
«Ce futur centre scientifique de Dhaya Morsli , dédié exclusivement à l’université et à la recherche, servira d’espace devant réunir les chercheurs et les enseignants universitaires dans le cadre de leurs recherches liées au développement» a encore souligné le wali sans donner plus de détails sur le contenu du programme et la consistance du projet. Le wali a fait savoir que 80% de la surface totale du site du petit lac sera concernée par des actions d’aménagement, citant en exemple le Lac Léman à Genève, le wali a affirmé «que ce lac sera aménagé tout comme il se fait ailleurs».
Inchallah s’empressent de dire les Oranais sur les réseaux sociaux, partagés entre l’espoir et le pessimisme. Les mauvaises langues locales, bien au courant du parcours cahoteux de cette zone du petit lac classée il y a quelque temps en zone humide à protéger, n’ont pas manqué de ranger cette annonce du wali au même «registre des vieilles promesses sans lendemain servant au culte des illusions».
Depuis l’indépendance, et même avant, la sebkha d’Oran a fait l’objet de plusieurs études plus ou moins crédibles devant permettre à la fois de protéger son écosystème des atteintes à l’écologie et de l’intégrer harmonieusement dans l’extension urbaine au sud de la cité. On se souvient, il y a déjà une quinzaine d’années de cet architecte libanais venu exposer aux autorités locales un projet de réalisation sur le site du Petit Lac d’un grand ensemble commercial, culturel et de loisirs avec un grand hôtel d’affaires, un parc aquatique sur 6 ha, un parc d’attraction sur 7,5 ha, des aires de repos et un grand parking.
Le P’tit lac, disait-on à l’époque, va ressembler au lac artificiel parisien de Créteil. Mais trop d’interrogations et de polémiques allaient finalement semer le doute sur la crédibilité et le succès de ce vieux projet d’aménagement du site de la Sebkha. Une zone livrée aux rejets polluants en tout genre qui ne cessent de forger sa réputation peu reluisante. Alors bon nombre d’observateurs estiment que comparer un futur projet d’aménagement de la sebkha oranaise avec ce qui existe au Lac Léman de Genève ou au lac artificiel de Créteil, relève d’un grand défi bien difficile à relever.
Par S.Benali