Oran Aujourd'hui

Absence de planification rigoureuse de la croissance urbaine

Rétrospective: En mars de l’année 2009, il y a un peu plus de dix ans, quelques responsables et élus locaux de l’époque étaient rassemblés à l’hôtel Royal pour admirer la maquette d’ un projet d’aménagement urbain présenté par un groupe de promoteurs privés. Un projet qui devait être implanté sur le vieux site de la Calère, entre Sidi El Houari et la pêcherie et qui proposait la réalisation de diverses infrastructures dont un grand hôtel, une tour d’affaires, un centre commercial, et des logements dit de «haut standing». Qualifié alors de «grandiose» par ses initiateurs, des «hommes d’affaires» plus ou moins connus à Oran, ce projet a été applaudi et soutenu par la plupart des acteurs présents impliqués dans la gestion du foncier et de la croissance urbaine. Seul le maire d’Oran alors en poste avait émis de sérieuses réserves, notamment en matière d’affectation de cette grande parcelle de 14 hectares convoitée à l’époque par certains investisseurs présumés. Expliquant les procédures juridiques et administratives liées à l’affectation du foncier dans cette zone comprenant des terrains privés et domaniaux, le maire d’Oran avait alors indiqué que la commune dispose «d’un plan d’aménagement urbain qu’il faut prendre en compte et respecter». Une remarque très mal perçue par les opérateurs privés qui pensaient pouvoir occuper ce site urbain sans aucune difficulté. On sait en effet comment fonctionnaient les services et les comités en charge de l’affectation du foncier. Le débat, si toutefois il existe, sur l’acquisition de la propriété foncière ne laissait à l’époque aucune place aux interrogations sur le contenu, les objectifs, et l’impact social , urbain , culturel et historique d’une initiative d’investissement privé. A défaut de légitime implication des citoyens dans la gestion des affaires de leur Cité, un wali pouvait à l’époque affecter n’importe quelle grande parcelle foncière à n’importe quel énergumène «recommandé» par un puissant décideur. Les hauts responsables et les ministres placés aujourd’hui en détention pour abus de pouvoir et corruption illustrent bien l’ampleur du désastre et des dégâts causés à la ville par l’absence de planification sérieuse et rigoureuse de la croissance urbaine.
Par S.Benali

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