PROTECTION DES PRODUITS AGRICOLES ALGÉRIENS À L’INTERNATIONAL:
Appel à généraliser la certification
La certification protège les produits algériens exportés à l’étranger contre toute forme de pratiques malhonnêtes comme le piratage, le détournement de l’origine de pays de provenance à des fins de la spéculation ou pour d’autres
La protection contre ces pratiques est la raison mise en avant jeudi dernier par des experts agronomes pour appeler à accélérer le processus d’accréditation des produits agricoles algériens au niveau des marchés mondiaux. Les produits agricoles algériens peuvent être vendus sous le label d’un autre pays, ont averti des experts agronomes lors d’une journée de sensibilisation sur le rôle de la formation et de l’orientation agricole dans le domaine des bonnes pratiques agricoles et du développement durable.
«Faute de certification, nos produits (fruits et légumes) atterrissent sur les marchés extérieurs mais ils sont vendus en tant que produits non identifiés, ce qui les exposent au risque du piratage», ont alerté les intervenants lors de la journée organisée par la Chambre nationale d’agriculture (CNA), en coopération avec la Société algérienne des bonnes pratiques agricoles, au siège de la CNA. Les experts ont détaillé le processus de piratage dont les produits algériens peuvent faire l’objet faute de certification. Le représentant de la Société algérienne des bonnes pratiques agricoles, Aissa Zeghmati, a indiqué qu’«après leur exportations, nos produits sont facilement repris, reconditionnés et réexportés sous le label d’un autre pays d’où l’urgence de leur certification».
Et d’ajouter : «La certification aux bonnes pratiques agricoles via un référentiel mondial permet d’avoir une traçabilité du produit ce qui lui confère une fiabilité sur les marchés mondiaux».
S’agissant des volets sanitaire et environnemental, M. Zeghmati a indiqué que la certification implique en premier lieu la protection des agriculteurs et des consommateurs contre les résidus des pesticides, ainsi que la préservation de l’environnement contre la pollution des eaux d’irrigation et la contamination des sols et leur salinité. Dans le même sillage, l’impératif de sensibiliser les agriculteurs, les commerçants et les exportateurs sur la certification a été souligné par les intervenants. M. Zeghmati a estimé que la contractualisation de l’agriculture liant le producteur (agriculteur) aux commerçants ou à l’exportateur obligeant l’agriculteur à respecter les normes sanitaire et phytosanitaire pour avoir un produit sain et loyal répondant aux exigences du marché local et international. Par ailleurs, le rôle des institutions nationales dans la promotion de l’agriculture écologique et les produits bio a été souligné par président directeur général de la CNA, Mohamed Yazid Hambli. Il a indiqué que «l’Algérie est très en avance par rapport aux pays industrialisés réputés pour l’utilisation excessive des engrais chimiques».
Il a vanté les mérites de l’agriculture traditionnelle qu’il faut «absolument préserver à travers la certification et la labellisation».
Le rôle de l’agriculture familiale dans la sécurité alimentaire et le développement local du monde agricole a été évoqué par l’intervenant. Il convient de signaler enfin que les participants se sont mis d’accord sur la nécessité de préserver les acquis de l’agriculture algérienne en termes de bonnes pratiques agricoles, notamment à travers les campagnes de sensibilisation et les formations des jeunes agriculteurs.
Mohand S.