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Après une mission exploratoire en Chine : des Start-up algériennes accumulent l’expérience

«L’Algérie dispose d’un formidable potentiel humain. Avec un soutien accru de l’État, l’audace de notre jeunesse et le développement de la numérisation peuvent se transformer en solutions locales profitables à notre économie».

Cet été, plusieurs start-up algériennes ont pu profiter d’un programme de missions exploratoires vers des pays en pointe dans l’innovation. L’objectif ? Renforcer leurs compétences, élargir leurs horizons et booster leur compétitivité. Ce programme, piloté par le ministère de l’Économie de la Connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, a notamment conduit, le 27 juillet, une délégation de 25 start-up en Chine. Sur place, elles ont eu l’occasion de s’immerger dans l’un des écosystèmes d’innovation les plus dynamiques au monde, visitant les principaux incubateurs et centres technologiques de haut niveau.
Abdelhamid Guendouz, directeur et fondateur d’«Ammanatech», une entreprise spécialisée dans la fintech, retient surtout que la réussite d’un système d’innovation repose sur la coopération étroite entre tous les acteurs : gouvernement, universités et start-up. Il a aussi admiré la rapidité d’exécution chinoise, qui transforme les idées en projets concrets en un temps record, un modèle inspirant pour l’Algérie. Selon lui, « l’Algérie dispose d’un formidable potentiel humain. Avec un soutien accru de l’État, l’audace de notre jeunesse et le développement de la numérisation peuvent se transformer en solutions locales profitables à notre économie ».
M. Guendouz a aussi souligné l’intérêt marqué des investisseurs chinois pour le marché algérien, considéré comme une porte stratégique vers l’Afrique. Sa société travaille actuellement à nouer des partenariats avec des entreprises chinoises, dans le but de développer des solutions innovantes favorisant l’inclusion financière. L’Algérie, selon lui, a les moyens de convertir cet intérêt en investissements concrets, notamment dans la technologie financière.
Concernant l’ambition de hisser l’écosystème algérien des start-up au rang des leaders mondiaux, comme la Chine, il rappelle que l’Algérie dispose déjà d’un cadre favorable et d’un soutien solide aux porteurs de projets. Il faudra cependant plus d’audace et d’initiatives pour mieux répondre aux besoins des citoyens. M. Magra, autre intervenant, recommande aux jeunes entrepreneurs de s’ouvrir à l’international : « Cela transforme profondément leur façon de penser et de travailler », affirme-t-il. Il encourage aussi à développer son réseau et à apprendre des expériences accumulées, car « la clé du succès réside dans la persévérance, la flexibilité et l’envie d’apprendre ».
Pour sa part, Islam Mahi, fondateur de “SocialOscope” (plateforme de gestion des réseaux sociaux), confie que ce voyage l’a complètement fait changer de vision sur la gestion des projets innovants. Il a particulièrement retenu la mentalité américaine, qui met l’accent sur l’entrepreneur plutôt que sur le projet lui-même, surtout aux débuts, et privilégie les résultats avant les profits, en organisant ses levées de fonds de façon très structurée.
Enfin, l’écosystème sud-coréen se distingue par une planification stratégique rigoureuse, la construction de business models solides et évolutifs à l’échelle mondiale, ainsi que par des mécanismes innovants pour attirer les investisseurs. Il mise aussi beaucoup sur l’utilisation des données pour prendre des décisions, notamment dans des secteurs émergents comme l’agrotechnologie. C’est ce qu’a pu découvrir Mme Toumi, présente à l’exposition “Agro Food Tech” lors de son voyage, où elle a présenté son projet et exploré des pistes de coopération avec des partenaires coréens.

Nadera Belkacemi

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