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Atténuer l’impact du stress hydrique dans le secteur agricole : plaidoyer pour une irrigation intelligente et automatisée

L’Algérie a connu ces dernières années un déficit en ressources en eau dû à la ratification des précipitations. Le manque d’eau constitue une vraie menace pour plusieurs cultures agricoles, ce qui nécessite de prendre certaines mesures pour y remédier.

C’est ce qu’a affirmé, hier, le professeur à l’Ecole nationale supérieure d’Agronomie, Brahim Mouhouche, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Après avoir averti sur l’impact du manque d’eau sur l’agriculture, le professeur a plaidé pour l’application d’un nombre d’actions afin de faire face au stress hydrique. « Le manque de pluviométrie durant ce mois d’avril pourrait perturber l’année agricole en cours, notamment pour certaines cultures annuelles stratégiques comme celle des céréales », a-t-il déclaré.

L’intervenant a souligné l’impératif de recourir à la rationalisation de l’utilisation de l’eau dans le secteur de l’agriculture, qui, précise-t-il, consomme 70% de la ressource hydrique disponible. « Il y a urgence de mettre en place des techniques modernes d’utilisation de l’eau dans le secteur agricole national, qui consomme jusqu’à 70% de la ressource, contre 15% à 20% pour l’industrie et seulement 3% pour les ménages », a-t-il appuyé.

S’inquiétant de l’impact négatif de la sécheresse sur les cultures annuelles, notamment les céréales, l’orateur a appelé à passer à l’irrigation intelligente et automatisée afin d’économiser l’eau dans l’agriculture. « L’irrigation intelligente et automatisée est une méthode qui permet de ne donner aux cultures que ce dont elles ont besoin et au moment opportun », a-t-il précisé.

Dans le même sillage, l’invité de la Radio nationale a appelé à intégrer une vision économique dans le choix des cultures en favorisant l’usage de l’eau pour les productions agricoles rentables. Donnant l’exemple de la culture des céréales, il a affirmé qu’il s’agit « d’une culture très gourmande en eau mais très peu rentable, qu’il faut orienter vers le Sud du pays, où une importante ressource hydrique est disponible, à travers la nappe de l’Albien». Il a affirmé toutefois que l’utilisation de cette ressource non renouvelable doit obéir à des règles strictes, y compris pour la gestion de la salinité de cette eau qui peut altérer la terre et la rendre stérile.

Pour ce qui est de la situation à l’avenir, le Pr Mouhouche affirme être sceptique quant à l’amélioration des niveaux de la pluviométrie, affirmant que la sécheresse a touché plusieurs pays. «La situation climatique n’est pas appelée à s’améliorer puisque la tendance est planétaire », a-t-il averti, affirmant être surpris par une telle sécheresse constatée au niveau mondial.«La ressource hydrique devient une arme dans la géopolitique », a-t-il ajouté, tout en affichant son inquiétude sur la sécurité alimentaire pour de nombreux pays dépendants des importations des produits agricoles de première nécessité.

Par ailleurs, l’intervenant a mis en avant les conséquences de la guerre entre la Russie en Ukraine sur l’approvisionnement de certains pays. «On le voit avec le conflit entre la Russie et l’Ukraine, maintenant on fait de la politique avec des produits vitaux pour certains pays qui ne se suffisent pas à eux-mêmes », déplore-t-il.

Mohand S

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