EDITO

Automobile : la production doit suivre

Le marché national de l’automobile sera sur une trajectoire de forte progression dans les tous prochains mois. Tous les observateurs s’attendent à une croissance à deux chiffres sur les deux prochaines années au moins. Un grand déficit devra être rattrapé. Même si les prix seront certainement en fort hausse par rapport à ceux pratiqués en 2019, cela n’ébranlera pas la certitude des professionnels du marché automobile national. Il y a un autre fait qui met tout le monde d’accord, à savoir que, bientôt, l’Algérie sera accrochée aux tableaux de tous les constructeurs mondiaux, comme un marché de premier ordre. Et pour cause, outre le retard qui doit être comblé, les spécialistes estiment la taille du marché national à plus de 300.000 véhicules par an. Faut-il rappeler à ce propos qu’en 2013, l’Algérie a importé plus de 500.000 véhicules légers.

L’évolution du marché pour atteindre des chiffres supérieurs à 3 milliards de dollars annuellement ne fait aucun doute. Cela grèvera le budget de l’Etat d’autant de devises fortes dans une conjoncture, heureusement favorable au plan de la finance du pays. Mais d’un autre côté, cette dépense est incontournable, en ce sens qu’il est objectivement impensable d’imaginer un grand pays comme l’Algérie se contenter de la simple formule de l’importation par des particuliers de véhicules de moins de 3 ans.

L’essentiel n’est pas de se lamenter sur une perte sèche de devises fortes, essentielles pour la souveraineté du pays. Les Algériens connaissent les douloureuses conséquences d’un assèchement des réserves de changes sur leur quotidien. Il ne faut non seulement pas se lamenter, mais faire en sorte à ce que les quelques milliards de dollars ne pèsent pas sur les équilibres financiers du pays.

Pour se faire, il s’agira de considérer les cinq prochaines années d’importation nette de véhicules, comme un investissement que consent l’Etat pour, justement ne plus souffrir à chaque opération d’importation de véhicules neufs. L’option de coupler les importations avec l’assemblage localement d’automobile, avec un objectif de production sur une échéance de 5 ans, avec obligation aux constructeurs d’exporter une partie de leur production. 3

Ainsi posée, l’architecture commerciale de la filière automobile constitue la meilleure option pour sortir définitivement du cauchemar des importations à plusieurs milliards de dollars. Cette solution confirmera la volonté de diversification de l’économie nationale, en la dotant d’une filière de construction automobile. Mais cela doit être associé à des initiatives typiquement algériennes pour innover et s’installer comme la destinations africaine privilégiée pour les constructeurs mondiaux. Et plus encore, au final, l’Algérie doit absolument avoir ses propres constructeurs.

Par Nabil.G

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