EDITO

Autres temps, autres mœurs

Le président américain, Joe Biden, entamera dans les tout prochains jours, une tournée au Moyen Orient qui le conduira notamment chez l’entité sioniste et en Arabie Saoudite. Il serait même prévu au programme de sa tournée, sa participation au sommet du Conseil de Coopération des États arabes du Golfe (CCG).
Le président américain après ses virulentes critiques contre l’Arabie Saoudite et en particulier contre le prince héritier Mohamed ben Salmane, en raison de l’assassinat de l’ opposant saoudien, le journaliste Jamal Khashoggi. se veut aujourd’hui pragmatique et surtout fidèle à la politique des États-Unis dans la région, premiers protecteurs d’Israël et connus pour leur grande influence dans les politiques extérieures des capitales du Golfe. Il faut dire que les développements en Europe et le conflit russo-ukrainien ont grandement changé la donne. Contrer Moscou et l’affaiblir devient une obsession pour Washington.
Dans une tribune publiée dans le Washington Post, le président américain a voulu répondre aux critiques écrivant, « je sais que beaucoup ne sont pas d’accord avec ma décision d’aller en Arabie Saoudite. Mes vues sur les droits humains sont claires et durables, et les libertés fondamentales sont toujours au programme quand je voyage, et elles le seront pendant ce déplacement ».
Mais ce ne sont là que de belles phrases de circonstance destinées à l’opinion occidentale, car la realpolitik a clairement pris le dessus et Biden fait ce voyage avec deux objectifs clairs. Pousser les Arabes à aller plus loin dans la normalisation de leurs relations avec Israël, mais aussi leur signifier qu’il faut ouvrir à fond les vannes du pétrole pour faire contre-poids aux menaces énergétiques exercées par la Russie.
Deux objectifs qui trouveront à coup sûr l’approbation des capitales arabes. Mais à en croire certains écrits d’intellectuels et journalistes du Golfe, Riyadh et ses alliés exigent en contre partie que les sanctions contre l’Iran soient maintenues et même accentuées. En résumé, ces capitales arabes, tout comme Israël, souhaitent l’arrêt des discussions autour du programme nucléaire iranien. Ils ne veulent pas revivre le coup «qui leur a été joué par l’ancien président américain Barack Obama».
Il faut dire que l’ennemi juré des Arabes a changé. Ce n’est plus Israël, qui est même devenu un allié pour beaucoup, mais c’est l’Iran. Un pays qui menacerait la stabilité des royaumes et émirats de la région. A voir de plus près, Biden joue sur du velour et n’aura aucune peine à retourner à la Maison Blanche en général romain victorieux. Les situations ont bien changé. Et comme dirait le proverbe, autres temps, autres mœurs.
Par Abdelmadjid Blidi

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