Oran Aujourd'hui

Bidonvilles et vieux bâti : des dossiers toujours inscrits dans les urgences et les priorités…

Pas moins de 586 familles ont été relogées et 4,7 hectares de terrain ont été récupérés à peine trois mois après le drame du glissement de terrain au lieu- dit « Terrain Chabat » dans le quartier des Planteurs. Une catastrophe naturelle qui avait mis en évidence l’ampleur des risques urbains et géologiques dans ces zones à flanc de montagne régulièrement occupées depuis des années par l’habitat précaire et illicite et les bidonvilles irréductibles.
L’urbanisation sauvage incontrôlée et le non-respect des normes de construction allaient peu à peu s’inscrire dans une effrayante banalité.
Il a fallu l’arrivée de ce drame, un glissement de terrain qui a coûté la vie à quatre membres d’une même famille, pour que l’on assiste enfin à une grande opération de recasement des familles sinistrées et à la prise en charge de toute cette zone déclarée instable et à haut risques par les services du Contrôle technique de la construction (CTC). «Mieux vaut tard que jamais» ont lancé des commentateurs sur les réseaux sociaux, tout en pointant du doigt la gestion locale de ces espaces devenus depuis longtemps le réceptacle de constructions illicites érigées par des familles démunies en quête de toit décent, de travail ou de meilleur horizon.
Les quartiers de bidonvilles de Ras-El Ain, Kouchet El Djir et Les Planteurs sont connus par les Oranais les plus âgés comme étant des «sites historiques» de concentration des misères urbaines et sociales générées jadis par les pratiques de ségrégation du colonialisme pervers et qui devait être ensuite éradiqués par les politiques publiques de développement et de résorption de l’habitat précaire. Il est vrai que des efforts et des moyens considérables ont été mis en œuvre par l’Etat pour éliminer les «points noirs» recensés en ce domaine et assurer un relogement rapide, juste et équitable aux familles occupant une habitation précaire dans d’effroyables conditions d’hygiène et de sécurité. En juillet 2010, il y a quinze ans, presque jour pour jour, un ancien wali alors en poste affirmait sans l’ombre d’un doute aux journalistes locaux que le «projet de réhabilitation et de restructuration» du quartier des Planteurs sera achevé, a t il dit, avant la fin 2012».
«Il n’y aura plus aucun bidonville dans la wilaya d’Oran en 2013» avait ajouté l’ancien responsable local. Les paroles s’en vont… mais les écrits restent. A ce jour, les constructions illicites ne cessent d’être signalées ici et là, plus souvent démolies par les autorités locales ayant enfin adopté une approche radicale de lutte contre le fléau. Des démolitions accompagnées par des opérations de relogement devant répondre aux besoins et aux attentes des citoyens. Mais on constate malheureusement que les projets urbains inscrits dans une perspective globale d’aménagement et de restructuration du tissu urbain concerné ne sont pas forcément lancés dans les délais annoncés avec rigueur et efficacité.
Le dossier des bidonvilles et des bâtisses menaçant ruine dans les vieux quartiers reste toujours à l’ordre du jour, inscrit au registre des préoccupations des citoyens et des autorités locales.

Par S.Benali

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