Oran Aujourd'hui

Ce fléau de l’insalubrité devenu presque irréductible

L’insalubrité persistante, devenue chronique à travers bon nombre de communes de la wilaya oranaise, ne cesse encore d’être dénoncée par bon nombre de commentateurs et d’observateurs avertis.
Notre confrère à Ouest Tribune a évoqué en début de semaine la situation lamentable de l’hygiène publique et de l’entretien dans la commune balnéaire d’Aïn El Türck, marquée, a-t-il souligné, par un cruel déficit en moyens et en procédures rigoureuses de stockage et de ramassage des ordures ménagères et des déchets. Un constat partagé par des commentateurs sur les réseaux sociaux, affligés par le décor insalubre «bien visible derrière la beauté des images du coucher de soleil à l’horizon». Fin observateur de l’état des lieux de cette commune balnéaire, notre confrère a souligné qu’il suffit d’une petite balade à travers différents quartiers de la ville pour constater l’ampleur du fléau de l’insalubrité.
Ici et là, des sacs-poubelles éventrés, des déchets jetés le long des trottoirs, et des dépôts d’ordures s’étalant en «points noirs» sur de grandes surfaces défigurent un cadre urbain censé refléter la belle image et l’attractivité touristique de la région. Interrogés sur cette situation, certains gestionnaires communaux répondent « On fait ce qu’on peut avec les moyens que nous avons.»
Certes, on ne peut nier les efforts indéniables de bon nombre d’agents communaux chargés du nettoiement et du ramassage des ordures. Mais cet engagement est souvent «refroidi» par certains facteurs exogènes, notamment le manque de civisme et de culture citoyenne chez un grand nombre d’énergumènes insensibles, indifférents, voire méprisants à l’égard de la propreté et du confort urbain collectif. On note également en ce début de semaine que la commune d’Arzew a lancé une nouvelle «vaste opération de nettoyage et d’aménagement des espaces publics» visant notamment les jardins et les espaces verts. Une campagne ayant aussi pour objectif de sensibiliser les citoyens contre «l’abandon anarchique de déchets dans les espaces verts et les fontaines publiques».
Cette énième initiative de la direction de l’hygiène et de l’assainissement de la municipalité, s’inscrit, nous dit-on, dans une démarche de préservation de l’environnement et de santé publique. Mais selon des experts, ces campagnes officielles organisées pour le nettoyage du cadre urbain sont encore loin d’être efficaces à moyen et à long terme. Elles risquent même selon certains avis, d’accentuer le phénomène de repli et de renoncement des habitants devant être impliqués et «responsabilisés» dans la préservation de l’hygiène et la propreté de leur propre cadre de vie collectif.
Les opérations de sensibilisation et de mobilisation autour de ces enjeux devraient s’inscrire dans cadre de proximité restreint à une zone donnée, impliquant l’école, la mosquée, l’association et les notables du quartier ou de la cité concernée par le fléau de l’insalubrité. Une démarche qui peut permettre d’identifier aussi bien les habitants dignes d’éloges que les «mauvais élèves» méritant un blâme ou une sanction en cas de récidives.
Car en matière de délit de non-respect de l’hygiène publique et d’atteinte à l’environnement, beaucoup estiment que l’impunité a assez duré…

Par S.Benali

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