Oran Aujourd'hui

Comment assurer la restauration des routes et trottoirs endommagés?

Les travaux de creusement de routes, de pose de ralentisseurs, et autres interventions sur la voie publique seront encadrées par un projet de décret exécutif fixant notamment «les conditions et modalités de dépôt et de paiement d’une caution de garantie pour la remise en état initial des biens publics routiers».
Cette mesure législative, annoncée par le ministre des Travaux publics aux élus de l’APN, vise à mettre un terme à l’anarchie qui règne en matière de travaux anarchiques et de non remise des routes à leur état initial.
Il est vrai que dans nombre de communes oranaises les automobilistes dénoncent souvent les trous, les tranchées et les dos d’âne anarchique érigés parfois sans aucune autorisation. Dans certains quartiers de la ville, comme les Hlm/Usto aux alentours de l’institut de météorologie, une route semble battre le record du nombre de ralentisseurs installés, un tous les vingt mètres le long d’un tronçon ne dépassant pas les 500 mètres.
Il est vrai que le long de cet axe routier il existe une école, une agence d’Algérie télécom, un institut universitaire de formation d’ingénieurs en météo, ainsi que de grands anciens immeubles dits HLM (Habitat à Loyer Modéré) datant de la période coloniale. Mais avec le temps, les grands trottoirs ont été détériorés et défoncés, les anciens passages piétons protégés ont disparu, et de plus en plus d’accidents ont été enregistrés ces dernières années, causés par des énergumènes n’ayant aucun sens ni respect pour les panneaux signalant la limitation de vitesse.
Fatalement, les élus aux commandes de l’APC ont été contraints d’aménager ici et là des «dos d’ânes», notamment après le décès il y a une dizaine d’années de deux octogénaires, percutés par un bolide, alors qu’ils traversaient la route pour se rendre à la mosquée mitoyenne. Une route qui allait être de plus en plus fréquentée avec l’implantation d’un tribunal, d’un centre de loisirs pour la jeunesse, d’une bibliothèque de proximité, de nombreuses maisons d’habitat individuel et autant de commerces. Une urbanisation anarchique galopante qui a induit chez bon nombre un «reflexe d’auto-protection» les poussant à réaliser eux même «un dos d’âne» sur la chaussée ou à implanter des bornes en béton pour empêcher le stationnement devant le commerce ou l’entrée de l’habitation. Il était donc bien temps que les gouvernants au niveau central prennent ce dossier en main pour mieux l’encadrer par des textes clairs de sensibilisation, de prévention et de sanctions.
Surtout quand on sait à quel point ce genre de missions élémentaires, relevant en principe des attributions de la Commune, restent encore bien difficiles à maîtriser et à gérer. Concernant les routes et les trottoirs qui restent endommagés et non remis à leur état initial après des travaux de creusement de tranchée, le plus souvent pour une connexion aux réseaux d’assainissement, d’électricité, de gaz, ou de fibre optique, personne n’ignore, en principe, que des textes réglementaires existent depuis longtemps, obligeant l’opérateur intervenant ayant reçu une autorisation de voirie, de restaurer la route ou le trottoir endommagé.
On sait malheureusement que même l’obligation d’enlever les gravats, les débris et les déchets à la fin des travaux n’est pas toujours respectée… Ce nouveau décret qui renforce le dispositif de sanctions pécuniaires envers les intervenants en infraction permettra de réduire le fléau. «Inchallah» ajoutent les observateurs les plus septiques.

Par S.Benali

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