L’importante séquence institutionnelle des deux ans au pouvoir de Abdelamdjid Tebboune n’est en réalité qu’un des pans des chantiers qu’il a ouvert. Le Président de la République a également engagé une lutte acharnée contre le gaspillage des deniers publics, réduit drastiquement les importations inutiles, mis un terme à la surfacturation et lancé les jalons d’une économie diversifiée.
Il y a deux ans, était élu Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République. Tous les Algériens se souviennent de cette époque complexe où la rue bouillonnait encore, où les manifestations du Hirak prenaient une direction quelque peu suspecte et où il fallait d’une manière ou d’une autre revenir à la légalité républicaine. Les tenants de la transition et de la Constituante ont, ce jour-là, perdu leur pari fou de conduire le pays vers une situation d’impasse à l’image de ce qui se produit présentement dans d’autres pays arabes qui ont choisi cette voie.
Les Algériens ont dit non et ont opté en faveur du retour à la Constitution pour départager les candidats à la magistrature suprême. De fait, l’élection du 12 décembre 2019 a fermé une dangereuse parenthèse et mis le pays dans une perspective inédite, d’autant que le président élu s’était engagé à prendre en considération les demandes populaires formulées par le Hirak authentique. Sitôt investi à la tête de l’Etat, le 19 décembre 2019, le président Tebboune a donné le ton de sa présidence. L’amélioration des conditions de vie des Algériens qui vivent dans les zones d’ombres.
Première décision, première action de terrain. Dans la foulée, il a tenu une autre promesse, celle d’exempter les salaires de moins de 30.000 dinars de l’Impôt sur le revenu et augmenter le SNMG de 2.000 Dinars. Parallèlement de ces actions sociales urgentes, le chef de l’Etat s’est attelé à refonder l’édifice institutionnel du pays. Cela devait passer par une nouvelle Constitution. Mais l’élan présidentiel s’en est trouvé ralenti par l’apparition de la pandémie de la Covid-19.
Les priorités ont totalement changé et les Algériens étaient en attente d’une protection de l’Etat contre les effets mortels de la pandémie.
Le président de la République a personnellement pris en charge ce lourd dossier, sans pour autant ignorer la réalisation du programme sur lequel il a été élu. Le dialogue sur la Constitution engagé sur la demande de la classe politique, celui-ci a connu un coup dur avec la maladie du chef de l’Etat, qui a contracté le virus de la Covid-19. La période de soins qui a duré plusieurs mois a retardé la mise en œuvre des actions envisagées par le Président Tebboune. Cependant, même malade, il a tenu à ce que le processus de changement de la Constitution arrive à son terme.
Ainsi moins d’une année après son élection à la tête du pays, le 1er novembre 2020, les Algériens ont été invités à voter une loi fondamentale consensuelle. Le train des réformes institutionnelles était de fait, très officiellement lancé et le président de la République sitôt remis sur pieds a lancé les chantiers de la refondation des institutions élus de la République. Il a entamé son œuvre par la dissolution de l’APN et la promulgation par ordonnance d’un code électoral révolutionnaire qui ouvre grand les portes aux jeunes et aux femmes et les ferme à l’argent sale. Sur la base de la nouvelle loi, les Algériens ont renouvelé l’Assemblée nationale populaire, le 12 juin dernier et les Assemblées populaires locales le 27 novembre 2021. A cette date l’Algérie aura conclu le parachèvement de son édifice institutionnel.
Cette importante séquence des deux ans au pouvoir de Abdelamdjid Tebboune n’est en réalité qu’un des pans des chantiers qu’il a ouvert. Le Président de la République a également engagé une lutte acharnée contre le gaspillage des deniers publics, réduit drastiquement les importations inutiles, mis un terme à la surfacturation et lancé les jalons d’une économie diversifiée.
Les résultats des deux ans de mandat sont visibles dans la nette progression des exportations hors hydrocarbures qui flirtent pour la première fois depuis l’indépendance, avec les 5 milliards de dollars. Sur le plan économique on aura aussi noté l’émergence de l’économie de la connaissance et la promotion de la production nationale tous azimuts.
En deux ans, force est de constater que le paysage politique et économique a sensiblement changé en mieux, attestent les observateurs de la scène nationale.
Nadera Belkacemi